Introduction

Le sujet qui m’avait été proposé « bibliographie en langue française  du patrimoine industriel » constituait un sujet trop large malgré la restriction de la langue. En effet, afin d’en donner une définition, et d’en énumérer les champs d’investigation, j’avais défini en accord avec mon commanditaire huit mots-clés : patrimoine, industrie, patrimoine industriel, filière industrielle, architecture industrielle, archéologie industrielle, friches industrielles et habitat industriel.

Après l’interrogation du catalogue de la B.N.F. et de la base de données Francis, je me suis trouvée devant pléthore de documents pertinents (plus de quatre cents rien que pour Francis) que j’ai tout de même tenté de traiter selon un plan de classement à la fois thématique et géographique.

J’ai donc du abandonner ce sujet et le réduire le 1 er mars, après avoir quand même rédigé selon le plan de classement 110 pages de bibliographie. Sur cette base de travail, j’ai proposé à mon commanditaire qui a validé ce choix, de ne traiter que la partie des friches industrielles issues du patrimoine industriel.

En vue de mieux cerner le sujet, les premières démarches de recherche, qui avaient consisté à repérer à la fois quelques auteurs mais aussi des références ressources, c’est à dire les plus cités et les plus généralistes, m’avaient amenée à choisir un livre, notamment celui écrit par ma commanditaire : « Le patrimoine industriel : un nouveau territoire » par Louis Bergeron et Gracia Dorrel-Ferre en 1996.

Dans l’introduction se dégagent plusieurs axes de définition et de recherche. Il s’agit tout d’abord de redéfinir l’histoire industrielle classique : cela concerne, entre autres, l’articulation des espaces industriels à d’autres espaces et la représentation des industries. Le deuxième axe s’énonce comme la meilleure connaissance des vestiges du patrimoine industriel : notamment sa réutilisation et valorisation. Enfin, ces axes sont replacés dans un contexte de désindustrialisation, de reconstruction et de relocalisation industrielle.

Or, ces pistes aident à fixer et comprendre le contexte du phénomène des friches industrielles.

 

METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

La définition du sujet et ses descripteurs

Après avoir exploité les références de Francis, je m’aperçois que donner un cadre précis aux friches industrielles s’avère problématique. Certes, toute friche industrielle représente le vestige d’un ancien patrimoine industriel. Néanmoins, les définir comme « tout vestige d’un patrimoine industriel » revient à traiter toutes les parties de l’archéologie industrielle et de l’architecture industrielle confondues.

Dans un souci de restriction et de précision, il convient mieux de les traiter comme tout établissement, terrain ou site industriel à l’état de friche, c’est-à-dire désaffecté et/ou revenu à l’état de friche dans le sens de terrain vague, inexploité. Ainsi, certaines usines dites « anciennes » ou des sites industriels « anciennement exploités » peuvent sortir du sujet car ils ont déjà fait l’objet d’une reconversion ou d’une restauration, ou bien ils sont occupés, ou encore ils sont protégés, déjà sauvegardés et donc pris en main. Néanmoins, si ces différents états de traitement de l’établissement ou du site industriel interviennent dans un état de friche, cela rentre dans mon sujet. Par exemple, une ancienne usine sauvegardée par l’Inventaire des richesses artistiques de la France en l’état de friche rentre dans la cadre du sujet. C’est donc en cet état de fermeture, d’abandon que ce patrimoine pose un problème de gestion, de sauvegarde et de réhabilitation et qu’il entre alors dans l’optique du sujet.

J’ai élaboré en accord avec mon commanditaire cette définition et ce choix de sujet à partir de l’exploitation des notices de Francis (qui contiennent les résumés des ouvrages) choisies pour le sujet initial du patrimoine industriel. L’échantillon suivant en montre les résultats et illustre les problèmes de bruit documentaire. La ligne « résultats » concerne le nombre de notices rapatrié par le mot-clé et les « résultats pertinents » concernent les ouvrages pertinents pour le sujet des friches du patrimoine industriel .L’efficacité du tri, grâce aux critères définis ci-dessus sur le « patrimoine industriel » et l’ « architecture industrielle », est illustrée par le tableau de résultats ci dessous :

 

Mots-clé

 

 

 

 

« patrimoine industriel »

·

 

 

 

« friches industrielles »

 

·

 

 

« architecture industrielle »

 

 

·

 

Résultats

202

86

321

 

Résultats pertinents

13

86

8

 

 

Enfin, des critères de restriction finissent d’affiner la sélection, par la date, puisqu ‘il s’agit du patrimoine industriel des 18è-20è siècles, et la langue, car les références doivent signaler des ouvrages en langue française. Néanmoins, il est bien évidemment impossible de traiter de façon stricte la datation, car certaines friches datant de la fin du 17è ou encore du milieu de ce siècle, ou autre, connaissent des reconversions dans la période des 18è-20è et se trouvent alors en situation de friches et traitées comme telles dans la période qui m’a été donnée. Elles s’en trouvent ainsi intéressantes pour mon sujet.

Ce sujet est pluridisciplinaire dans sa nature (et dans son traitement, comme nous le verrons dans la note de synthèse). En effet, le patrimoine industriel touche les domaines de l’histoire, des sciences et techniques et de l’histoire de l’art. Quant aux friches qui en résultent, à savoir des friches industrielles, le domaine de la géographie et de l’urbanisme viennent s’ajouter au panel. Il faut donc tenir compte de cette pluridisciplinarité dans la méthodologie de la recherche, c’est à dire dans le choix du type de ressources. Néanmoins, au vu de ma première expérience du sujet, sur le choix des descripteurs, j’ai fait le choix de cibler au maximum

Le choix des descripteurs

 

De fait, le test effectué sur Francis indique la nécessité de cibler les descripteurs exclusivement autour du patrimoine industriel et des friches industrielles, ainsi que l’utilité de faire des recherches en chaîne de caractères pour éviter trop de bruit documentaire. Les recherches en chaîne de caractères sur « patrimoine industriel » et « friches industriels » sur la base de données Francis en sont les illustrations : elles affichent déjà un très grand nombre de notices, assez pour éviter de tenter une équation plus large.

Par contre, il est parfois utile d’élargir les critères de recherche en cas de pénurie de résultats, dans ce cas, les descripteurs doivent permettre une équation moins restrictive, du type « patrimoine et industrie et friches ».

C’est pour pourquoi, en fonction de la réaction aux interrogations des différents outils de recherche, je prévois les deux types (simples et en chaîne de caractères) de descripteurs :

 

Mots-clé français

Mots-clé anglais

patrimoine

patrimonial heritage

industrie

industrial

friches

ruins

« friches industrielles »

industrial ruins

« patrimoine industriel »

industrial heritage

 

la démarche générale de recherche

Enfin, j’adopte la méthodologie suivante : la recherche dans les ressources généralistes et pluridisciplinaires, puis dans un deuxième temps la recherche dans les ressources spécialisées dans les sciences humaines , voire des ressources spécialisées à certaines disciplines propres.

Pour ces recherches plus spécialisées, j’utiliserai la recherche sur des bases de données, des revues, des sites, des bibliothèques ou encore des centres documentaires spécialisés, qui m’auront été signalées au préalable. A cette fin, j’effectuerai une recherche sur internet, d’abord par le biais des outils de recherche thématiques généralistes et spécialisés, de type répertoire thématique, puis par celui des outils automatiques, de type moteur de recherche francophone et spécialisé.

LA RECHERCHE

La recherche dans les ressources généralistes

Les bibliothèques

catalogue de la BN Opale

La B.N.F. constitue la référence en matière de collections d’imprimés, cf le dépôt légal. C’est pourquoi, dans un souci d’approche généraliste, je commence ma recherche par le catalogue de la BN Opale plus, le plus complet dans les sources écrites de la BNF.

J’ai interrogé ce catalogue le 06.02.2002 accessible à partir du site de la bibliothèque de l’E.N.S.S.I.B. http://www.enssib.fr, en choisissant la sélection du catalogue des bibliothèques francophones, qui a pour adresse  : http://www.enssib.fr/bibliotheque/cadre_francophones.html.

Sur le catalogue bn opale plus , j’ai choisi l’interrogation en mode « recherche combinée » , grâce à l’opérateur bouléen « E T », afin d’interroger en même temps sur le sujet et le titre en cochant « contient les mots » pour les deux. De plus, ce formulaire permet de rechercher par chaîne de caractères. Après avoir tenté la recherche : « industrie ET  patrimoine ET friches», j’ai donc utilisé cette opportunité afin d’éviter trop de bruit. En ce qui concerne les critères complémentaires proposés, seule le champ « langue », langue déterminée en « français », permet une restriction, conformément à l’intitulé de mon sujet. Pour les champs « pays de publication et « type de document », j’ai, au contraire, sélectionné « tous » dans un souci d’exhaustivité.

Cette première expérience m’a décidée à privilégier la recherche par chaîne de caractères en première approche, dès que l’occasion s’en présenterait afin de cibler au maximum la pertinence des résultats.

J’ai débuté la recherche par la requête la plus générale avec l’équation de recherche avec l’opérateur bouléen « et » sur des mots-clé libres simples, à savoir « industrie et patrimoine et friches », puis je l’ai affinée en combinant les deux types de mot-clé (simple et en chaîne de caractères). Comme cela rendait encore trop de bruit documentaire, je me suis recentrée sur la requête en chaînes de caractères exclusivement, pour une requête la plus spécifique qui soit « friches industrielles » et « patrimoine industriel » mais qui n’a rien donné. C’est pourquoi, j’ai recentré la requête sur le mot-clé exclusif des « friches industrielles ».


Tableau des résultats de la recherche sur le catalogue de la BN opale plus

Mots-clé

 

 

 

 

TOTAL

Patrimoine

·

·

 

 

 

industrie

·

·

 

 

 

friches

·

 

 

 

 

« friches industrielles »

 

·

·

·

 

« patrimoine industriel »

 

 

·

 

 

Résultats

Trop de

résultats

Trop de

résultats

0

24

 

Résultats pertinents

 

 

 

24

 

Résultats retenus

 

 

 

 

18

 

Temps d’interrogation et de rapatriement des notices : 20 minutes

Temps d’analyse en vue de la note de synthèse : 15 minutes

Temps de saisie des références dans la bibliographie : 2 heures

 

Le catalogue de la BM de la Part-Dieu à Lyon

J’ai choisi cette bibliothèque municipale par pure commodité de proximité. J’ai effectué l’interrogation en mode de recherche combiné et non simple afin d’interroger sur plusieurs mots-clé en même temps, donc de construire une équation de recherche. En outre, le formulaire d’interrogation permet une recherche très complète : sur mot-clé et sur un index combinant les index des champs auteur, titre et sujet simultanément. Enfin, il permet de restreindre sur la langue, choisie en français, et le type de support, que j’ai par contre laissé ouvert à tous les types.

La pénurie et le manque de pertinence des résultats par équation de recherche, m’oblige à revenir sur un mode de recherche simple et l’interrogation, toujours sur l’index auteur-titre-sujet, sur mot sujet que je restreins aux « friches industrielles ». L’analyse des résultats me confirme l’emploi du mot-clé friches industrielles au pluriel.

 

Tableau des résultats de la recherche sur le catalogue de la BM de Lyon Part-Dieu

 

Mots-clé

 

 

 

 

 

Total

Patrimoine

·

 

·

 

 

 

Industrie

·

 

 

 

 

 

Friches

·

·

·

 

 

 

« patrimoine industriel »

 

·

 

·

 

 

« Friches industrielles »

 

 

 

·

·

 

Résultats

0

0

2

0

14

 

Résultats pertinents

 

 

0

 

14

 

Résultats retenus

 

 

 

 

 

12

L’interface d’interrogation offre enfin le choix d’un affichage « bref » ou « long » des références. Ce dernier énumère et précise le ou les sujets du document, et permet de plus de compléter les références bibliographiques.

Cette session me permet de remarquer que l’équation « friches et patrimoine » sort totalement du sujet, dans ce cas précis, mais je l’ai tentée pour ouvrir les possibilités de résultat.

 

Temps d’interrogation et de rapatriement des notices : 20 minutes

Temps d’analyse en vue de la note de synthèse : 40 minutes

Temps de saisie des références dans la bibliographie : 2 heures

 

La recherche dans les catalogues universitaires

Le SUDOC

Le catalogue du système universitaire de documentation regroupe plus de cinq millions de références de monographies, thèses, périodiques et autres types de documents avec leur localisation, dans les collections des bibliothèques universitaires, des autres types d’établissement d’enseignement supérieur et les collections de périodiques de 2900 centres documentaires. J’ai effectivement choisi cette ressource afin de couvrir efficacement les ressources du monde universitaire et de l’enseignement supérieur.

J’ai interrogé ce catalogue le 23.02.2002 accessible à partir du site de la bibliothèque de l’E.N.S.S.I.B. http://www.enssib.fr, ou directement à l’adresse http://corail.sudoc.abes.fr

Le formulaire de recherche du SUDOC permet d’élaborer des équations de recherche grâce aux opérateurs bouléens, une recherche sur un grand nombre de champs comme le titre, l’ISSN...et la recherche en chaîne de caractères. Les options supplémentaires de recherche permettent une sélection par pays, date de publication, type de document, que je laisse au contraire ouvert, et par la langue que je sélectionne en français. Les options ne comprennent pas la troncature mais les résultats me confirment l’emploi de friches au pluriel comme mot-clé, puisqu’il n’existe pas de thésaurus où vérifier..

En ce qui concerne les résultats, j’utilise l’offre d’un tri par pertinence et l’affichage de la notice complète qui détaille les sujets. Il est ainsi facile de recouper les différentes thématiques et de comprendre plus précisément l’angle de traitement du sujet. Je choisis l’index des mots sujets, toujours plus complet et précis que la recherche uniquement sur titre.


Tableau des résultats de la recherche sur le catalogue du SUDOC

 

Mots-clé

 

 

 

TOTAL

Patrimoine

·

·

 

 

industrie

·

 

 

 

friches

·

 

 

 

« friches industrielles »

 

·

·

 

« patrimoine industriel »

 

·

 

 

Résultats

2

3

43

 

Résultats pertinents

2

 

43

 

Résultats retenus

 

 

 

25

 

En vérifiant certaines options du catalogue, le 08/03/2002, j’ai constaté la mise à jour du site datée au 28/02/2002

Temps d’interrogation et de rapatriement des notices : 1 heure

Temps d’analyse en vue de la note de synthèse: 15 minutes

Temps de saisie des références dans la bibliographie : 4 heures

 

Docthèses

Pour éventuellement compléter les résultats du SUDOC, je choisis d’interroger ce catalogue, le 23.02.2002, accessible sur le site de la bibliothèque de l’E.N.S.S.I.B. http://www.enssib.fr à partir du réseau de cédéroms. Il rassemble les références des thèses françaises toutes disciplines confondues. A l’Enssib, la consultation du cd rom interroge l’édition du 2 décembre de la base de données de l’ABES, à savoir 382 667 notices intégrées jusqu’au 9 novembre 2000.

Comme il s’agit de compléter, je me réfère à la pertinence de l’interrogation exclusive sur les friches industrielles. J’ai mené l’interrogation sur deux champs : les mots-clé sur friches industrielles, puis les mots du titre en français (le champ existe aussi en anglais) avec friches industrielles et friche industrielle, car le système ne reconnaît pas les troncatures.

 

Tableau des résultats de la recherche suer le catalogue de DOCTHESES

 

Mots-clé

Champs

sujet

Champs

titre

Champs

titre

Total

« friche industrielle »

 

·

 

 

« Friches industrielles »

·

 

·

 

Résultats

3

1

1

 

Résultats pertinents

3

1

1

 

Résultats retenus

 

 

 

2

 

Contrairement au SUDOC, Docthèses a l’avantage de donner les résumés des thèses. Néanmoins, la fonction de recherche donne des résultats moins performants, car l’interrogation portant sur les mêmes mots-clé me rapatrie moins de résultats que sur le catalogue du SUDOC. Il s’agit donc certainement d’un problème lié à l’indexation de la base de données. Cela m’a tout de même permis de récupérer un certain nombre de résumés correspondant aux notices de thèse récupérées sur le catalogue du SUDOC.

 

Temps d’interrogation et de rapatriement des notices : 30 minutes

Temps d’analyse en vue de la note de synthèse: 15 minutes

Temps de saisie des références dans la bibliographie : 10 minutes

La recherche sur internet

Les outils de recherche thématiques

Je choisis de coupler mes recherches sur un outil thématique généraliste avec des outils thématiques spécialisés en sciences humaines.

 

L’outil généraliste : YAHOO France

J’ai choisi cet outil car je possède mon adresse e-mail sur yahoo, et j’ai, en conséquence, une pratique un peu plus familiarisée de son répertoire thématique que celui d’un autre du même genre.

En premier lieu, je mène la recherche dans les sélections de sites dans les domaines des sciences humaines, des sciences et technologies, d’art et culture accessibles à partir de la page d’accueil de YAHOO, à l’adresse http://www.yahoo.fr, que je visite le 23/02/2002.

A travers, les sciences humaines - rubrique histoire, je parcours tout d’abord l’arborescence des associations et organismes où rien ne me semble totalement ciblé à ma recherche sur les friches industrielles. Cependant sont signalés des sites importants pour le patrimoine industriel, sa sauvegarde et mise en valeur, tel le Comité pour la réhabilitation et l’étude du patrimoine industriel(CREDI), ou l’Association Patrimoine du Pays de Longwy car je sais qu’il s’agit d’un territoire touché par la crise industrielle. Néanmoins ce type de navigation prend beaucoup de temps pour peu de résultats et convient mieux à une recherche sur le patrimoine industriel global.

Il en va de même, dans l’arborescence par périodes - contemporaines, pour les laboratoires et centres de recherche, avec une navigation longue et hasardeuse, qu’on finit vite par souci d’efficacité en temps et résultat puisque l’on a, de toute façon, toujours l’impression de se perdre. Par contre les revues signalent la revue d’histoire du XIX siècle. Cette revue universitaire publiée par la Société d'histoire de la Révolution de 1848 et des révolutions du XIXe siècle, contient des références et des résumés d’ articles, à l’adresse http://www.revues.org/rh19/. Si dans l’index des thèmes les choix « industrie, patrimoine et friches » n’existent pas , ce site constitue par contre une ressource importante à exploiter, cf. la partie sur les moteurs de recherches spécialisés et les revues électroniques spécialisées.

Enfin dans l’arborescence actualités et médias, je parcours dans la rubrique journaux et magazines, « Histoarts » à l’adresse http://www.caesium.fr/heberge/histo/ qui est un Magazine trimestriel d'art et d'histoire. Dans le choix du kiosque, rubrique patrimoine-tradition, la revue 303 Arts, Recherches et Créations, et notamment son numéro 3 : spécial Patrimoine industriel est signalé ; numéro qui constitue une de mes ressources pour ma recherche.

Ces différentes recherches sur YAHOO.France me donnent plus l’impression de me perdre que d’être efficace malgré le fonctionnement du guide thématique.

Par contre, la sélection des sciences humaines – géographie, arborescence environnement et aménagement du territoire> urbanisme> bibliothèque et centre de documentation, rubrique liste des sites : les deux références se révèlent fructueuses.

Il s’agit tout d’abord du centre de documentation de l’urbanisme (CDU) qui gère aussi bien la collecte, que le traitement et la diffusion de la documentation en urbanisme, habitat, construction et transports. Le 23/02/2002, à l’adresse http ://www.urbanisme.equipement.gouv.fr/cdu/ qui m’indique l’appartenance au gouvernement et donc le sérieux du site, je découvre plusieurs ressources : la médiathèque de l’IAURIF (consultation que je détaille dans les signets de la BNF, rubrique urbanisme, cf .ci-dessous) et « URBAMET ». Celle-ci, banque de données bibliographiques française sur l’actualité et la mémoire de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction, se trouve offerte gratuitement à la consultation pour les cinq dernières années. Le fait que l’institut de l’information scientifique et technique (INIST) se charge de son indexation représente une caution supplémentaire à l’intérêt de cette source. Je choisis donc d’y effectuer des tests, assez intéressants pour aller consulter le cd rom, cf. la partie sur les cd roms.

Ensuite, « le Pavillon de l’Arsenal », centre d’information et d’exposition d’urbanisme et d’architecture de la ville de Paris à l’URL http://www.pavillon-arsenal.com/

Je passe ensuite aux sciences et technologies, dans l’arborescence arts industriels>patrimoine industriel à la rubrique de la liste des sites qui, par contre, s’avère pertinente puisque j’y sélectionne 5 références de sites sur une liste de 10. Parmi eux, le site « Uzines », à l’adresse http://www.chez.com/uzines/ , rassemble des photographies d’anciens bâtiments, de mines et d’équipements qui témoignent de l’architecture industrielle des 19è et 20è siècle. J’ai préféré détailler les pages du site car la recherche se fait par sélection de régions avec, pour chacune, une liste de photographies des anciens équipements et usines industriels. Ainsi, chaque page, ou chaque photographie correspond à une référence dans la bibliographie. Cela m’assure un respect plus précis de mon plan de classement géographique et thématique. Il faut donc compter 14 références en tout.

La rubrique des organismes me donne aussi l’impression de me perdre et reste trop généraliste au patrimoine industriel et non ciblé aux friches, ce qui oblige à une navigation hasardeuse et qui prend trop de temps pour le peu de résultats. J’abandonne donc cette partie, pour la consacrer plus efficacement sur des outils thématiques plus spécialisés.

Enfin, je recherche dans art et culture et son arborescence arts appliqués>architecture>édifices et monuments à la rubrique de la liste des sites qui donne un résultat plus facile et rapide par rapport à la navigation sur les organismes et associations, comme j’en ai fait l’expérience antérieurement. Sur les trois sites signalés , « Patrimoine XX », qui constitue le programme du ministère de la Culture pour la sauvegarde et la mise en valeur de l'architecture du XXe siècle en France à l’adresse http://patrimoine-xx.culture.gouv.fr/ , propose quatre angles de recherche : valorisation, connaissance, protection et restauration.

En parcourant ce dernier point le 23/02/2002, la rubrique « les principaux chantiers  engagés pour 2000-2001 », en l’état des situations au 31.12.1999, signale deux chantiers entrant dans le cadre de mon sujet. La rubrique exposition de l’onglet valorisation reprend l’un des chantiers déjà évoqué. Enfin, l’onglet protection qui comporte une rubrique base de données réfère deux bases très importantes pour le patrimoine industriel.

Tout d’abord la base de données « Archi XXe », ayant pour URL http://www.culture.gouv.fr/documentation/milxx/pres.htm, qui recense et donne des images de 1009 monuments protégés du XX à la date du 31/12/1995 dont de usines hydrauliques, cités ouvrières. Elle a été développée au sein de la Direction de l’architecture e du Patrimoine par les services des monuments historiques et de l’inventaire général du patrimoine ; ce label institutionnel explique sa sélection. Cependant l’interrogation du formulaire de recherche se fait à partir d’un thésaurus des types de monuments, or le terme « friche » n’existe pas. Le résultat de ma recherche est donc nul. Par contre, le site propose la visualisation d’une exposition intitulée « Mille monuments du XXè siècle en France », sélection d’édifices protégés par catégories d’édifices protégés, à l’adresse : http://www.culture.fr/culture/inventai/itiinv/archixx/ . La sélection industrielle de l’inventaire comporte une sélection pour l’Alsace, la Lorraine et le Pas-de-Calais, dont douze références pertinentes pour mon sujet. La encore, je détaille les références dans ma bibliographie par page qui correspond à une friche industrielle bien identifiée, afin de respecter le plan de classement détaillé.

Un problème identique de thésaurus se pose pour la base Mérimée, sur http://www.culture.fr/documentation/merimee/accueil.htm, qui recense le patrimoine monumental français notamment industriel. En effet, toutes les bases du Ministère de la culture et de la communication fonctionnent avec une indexation commune tirée des descripteurs d’un thésaurus commun : le thésaurus de l’Inventaire général, interrogeable à partir du site du Ministère sur http://www.culture.gouv.fr. Néanmoins, on peut le contourner grâce au formulaire de recherche de type expert qui introduit le champ « texte libre ». La requête sur « friche industrielle » et « friches industrielles » (les deux sont nécessaires car l’option de la troncature n’existe pas) rapporte alors quatre notices pertinentes lors de ma consultation du 09/03/2002. Le référencement encore une fois, se fait par site industriel dans ma bibliographie.

 

Tableau des résultats de la recherche suer La base Mérimée

 

Mots-clé

Champ

texte libre

Champ

texte libre

Total

« friche industrielle »

 

·

 

« Friches industrielles »

·

 

 

Résultats

1

6

 

Résultats pertinents

 

 

 

Résultats retenus

 

 

4

 

Toujours dans cette rubrique, je tente ma chance sur le site des Chroniques du patrimoine, à l’adresse http://www.chroniques-du-patrimoine.com/mag/51.php3, organisme de la revue que je sais être une référence. Un lien vers le magazine me permet de sélectionner sur le site, onglet technologie et patrimoine, rubrique actualité, un article intéressant car il ouvre un point de vue encore inédit sur mon sujet, touchant à l’ethnologie et le témoignage industriel dans des sites de friches industrielles.

 

En tout, l’interrogation et la recherche sur YAHOO France donne les résultats suivants :

 

Résultats retenus

 

 

23

 

Temps d’interrogation et de rapatriement des notices : 7 heures

Temps d’analyse en vue de la note de synthèse : 3 heures

Temps de saisie des références dans la bibliographie : 5 heures

 

Les signets de la BNF

Les signets de la BNF sont accessibles à partir du site de la BNF ; sa page d’accueil a pour URL : http://www.bnf.fr/pages/liens et ce site est également joignable à partir du site de l’ENSSIB, comme nous l’avons déjà évoqué, dans la sélection des bibliothèques francophones. Je les ai consultés le 22.02.2002, la version de février 2002 correspond à sa 52è mise à jour alors que le copyright date de 1997. De plus, début 2001, plus de 2000 ressources étaient signalées. Les signets de la BNF constituent bien évidemment une référence, sérieux accrédité du fait de la régularité de sa mise à jour et donc du travail de recherche et d’indexation de sites que cela représente. En outre, en tant que produit de la BNF, cette source apparaît incontournable.

Conformément à la pluridisciplinarité que j’ai évoquée dans la définition du sujet, cf. ci-dessus, j’explore le 28/02/2002 la sélection des signets dans l’histoire des sciences. Cette page intitulée « Histoire des sciences », ayant pour URL http://bnf.fr/pages/liens/d3/histsciences-d3.html et maintenue par le Département sciences et techniques, service Histoire des sciences, sciences fondamentales, a été mise à jour le 29/12/2002. Je sélectionne une base de bibliothèques, cf. ci-dessous.

2.1.1.2.1 Les catalogues de bibliothèques spécialisés en sciences et techniques

La base « histoire des sciences et des techniques du CNRS »constitue le réseau SIGHIS du CNRS qui regroupe les catalogues de huit bibliothèques spécialisées en histoire des sciences et techniques dont le Laboratoire d’Histoire des Sciences et Techniques du CNRS, la médiathèque d’histoire des sciences de la Cité de sciences et de l’industrie, et Science Technologie et Société du CNAM. Cette base est produite par le CNRS (France), consultable à l’adresse http://dodge.msh-alpes.prd.fr :8001/, et avait été mise à jour le 24.04.2001 lors de ma visite le 22.02.2002.

Il n’existe pas de thésaurus, et l’interrogation par chaîne de caractères n’est pas encore installée, par contre la troncature et les opérateurs bouléens permettent d’élaborer des équations de recherche, que je mène à la fois sur les champs titre et mots-clé, de la plus large à la moins large : « patrimoine* et industrie* et friche* », puis « friche* et patrimoine* ».

 

Tableau des résultats de la recherche sur le CCO du réseau SIGHIS

 

Mots-clé

 

 

Total

Patrimoine

·

 

 

Industrie

·

·

 

Friche

·

·

 

Résultats

0

0

 

 

Cette base me permet de découvrir les catalogues collectifs des ouvrages CCO, serveur mis en place le 06/04/1994 par la direction du département Science de l’Homme et de la société (SHS) du CNRS afin de regrouper les différents catalogues des laboratoires du CNRS dans les différentes thématiques abordées en sciences sociales et sciences humaines. Cela me permet donc de choisir et de rebondir sur les CCO d’histoire, d’urbanisme et d’environnement et sciences sociales, cf. ci-dessous.

J’interroge dons également le CCO d’histoire du temps présent, mis à jour le 16.11.2001, car l’un de ces contenus thématiques reprend l’histoire des sciences et techniques au 20è siècle en Europe.

Une démarche identique (puisqu’il s’agit de la même grille d’interrogation et des mêmes options de recherche ) m’apporte malheureusement le même résultat.

 

Tableau des résultats de la recherche sur le CCO du réseau SIGHIS

 

Mots-clé

 

 

Total

Patrimoine

·

 

 

Industrie

·

·

 

Friche

·

·

 

Résultats

0

0

 

 

2.1.1.2.2 La sélection histoire-géographie et urbanisme

2.1.1.2.2.1 Les outils de recherche en histoire et généraux aux sciences humaines

Je ne retiens dans la page des signets en histoire, mise à jour le 20.12.2001, que le moteur de recherche ALEPH spécialisé dans les sciences humaines, et je le choisis comme moteur de recherche spécialisé pour ma recherche bibliographique , ainsi que le site du Ministère de la culture et de la communication. Celui-ci met à disposition un guide thématique de l’Internet culturel, qui constitue mon deuxième outil thématique spécialisé pour ma recherche bibliographique, cf. ci-dessous.

2.1.1.2.2.2 La revue électronique et le CCO en géographie

En ce qui concerne la géographie, page mise à jour le 25 décembre 2001, je continue à me fier au sérieux du label du CNRS pour la revue électronique « CYBERGEO : Revue européenne de géographie ». Elle est produite par l’Institut de géographie du CNRS, à l’adresse http://www.cybergeo.presse.fr/revgeo.ht, et signale aussi bien des articles de périodiques, que des revues des sommaires, listes de manifestations dans ce domaine ou encore des liens vers d’autres sites.

Le formulaire de recherche laisse le choix d’une interrogation par mots-clé ou par nom de lieu. Cependant il n’existe pas de thésaurus car l’index signalé ne consiste qu’en une liste des titres par année. Les astuces de recherche précisent la possibilité d’utiliser la troncature, les opérateurs bouléens en anglais et la recherche en chaîne de caractères.

L’interrogation générale sur le patrimoine industriel et la requête « friches industrielles » ne s’avérant pas pertinents, j’ai ciblé un maximum avec l’équation : « friches industrielles » et « patrimoine industriel » puis élargi avec l’équation « friche* and industrie* ». La consultation du 24.02.2002 donne donc les résultat suivants :

 

Tableau des résultats de la recherche sur le site de a revue Cybergeo

 

Mots-clé

 

 

 

 

TOTAL

Patrimoine

 

 

 

 

 

industrie

 

 

 

·

 

friche

 

 

 

·

 

« friches industrielles »

 

·

·

 

 

« patrimoine industriel »

·

 

·

 

 

Résultats

0

1

3

7

 

Résultats pertinents

 

 

2

5

 

Résultats retenus

 

 

 

 

5

 

Cette source spécialisée en géographie, donne, en conséquence, des résultats intéressants mais parfois très en limite de mon sujet, associant surtout l’urbanisme et l’ethnologie (dans le sens d’un ressenti de la population par rapport à son paysage et son territoire). Certaines références apparaissent donc, dans un premier temps, trop éloignées du sujet car les friches d’un patrimoine industriel (de ville industrielle ouvrière type par exemple) sont traitées sur un plan d’égalité avec d’autres paysages ou patrimoine bâti, et n’apparaissent pas d’emblée lisibles aisément dans le document. Néanmoins, elles s’avèrent pertinentes dans le sens où cet aspect ethnologique du vécu, de prise de conscience des friches industrielles ou d’un ancien patrimoine industriel, influe sur les projets urbanistiques et donc le devenir de ces friches et vestiges. En outre, les sources de type base de sommaire ne sont pas toujours facilement exploitables, du fait de l’opacité de certains titres d’article.

 

Temps d’interrogation et de rapatriement des notices : 15 minutes

Temps d’analyse en vue de la note de synthèse: 1 heure

Temps de saisie des références dans la bibliographie : 20 minutes

 

Pour ce qui est de l’interrogation du CCO « ville et habitat », je garde la même démarche, cette fois-ci un peu plus fructueuse.


Tableau des résultats de la recherche sur le CCO de la base «  ville et habitat » 

 

Mots-clé

 

 

Total

Patrimoine

·

 

 

Industrie

·

·

 

Friche

·

·

 

Résultats

0

3

 

Résultats pertinents

 

3

 

Résultats retenus

 

 

2

 

Temps d’interrogation et de rapatriement des notices : 5 minutes

Temps d’analyse : 5 minutes

Temps de saisie des références dans la bibliographie : 5 minutes

2.1.1.2.2.3 La base de données en sciences humaines

La base de données environnement/sciences sociales (BDESS),créée en 1989, mise à jour en juin 2001 et contenant 8858 documents, fait partie des CCO du CNRS-SHS. Comme les autres, elle permet une interrogation sur mots-clés mais est la seule à en donner une liste prédéfinie.

Après sa consultation, j’interroge le CCO par l’équation : patrimoine et friche et industrie ; et je m’arrête à cette requête car les autres mots-clés ne permettent pas de requête plus précise. Mais le résultat est assez décevant : une seule notice pertinente trouvée.


 

Tableau des résultats de la recherche sur le CCO de la base «  ville et habitat » 

 

Mots-clé

 

Total

Patrimoine

·

 

Industrie

·

 

Friche

·

 

Résultats

1

 

Résultats pertinents

1

 

Résultats retenus

 

 

 

Temps d’interrogation et de rapatriement des notices : 5 minutes

Temps d’analyse : 2 minutes

Temps de saisie des références dans la bibliographie : 2 minutes

 

2.1.1.2.2.4 L’institut de recherche en urbanisme

Je retiens de la sélection urbanisme, mise à jour le 20.01.2002, l’institut d’aménagement et d’urbanisme de la région d’Ile de France, à l’adresse http://www.iaurif.org qui détient une médiathèque et a pour champs d’investigation, entre autre, l’aménagement, l’environnement et les paysages. Cet organisme, créé en 1960, est rattaché au Conseil régional d’Ile de France depuis 1983 ; c’est cet aspect institutionnel qui m’encourage à le sélectionner.

La sélection de la médiathèque, sur http://www.iaurif.org/ressources_doc/mediatheque/index.htm, sur le site, après avoir « cliqué » sur l’onglet « les ressources documentaires » amène à un formulaire de recherche. Celui-ci, avec une interrogation que je choisis sur « tous les mots », avec une troncature automatique, offre un classement des résultats par score et selon un affichage long. L’équation : « friche industrielle » and patrimoine se traduit par une équation décomposée en (friches or friche) and (industriel avec ses variantes en troncature) and (patrimoine or patrimoines).Le résultat pertinent mais peu étoffé m’incite à ne réduire les requêtes qu’aux seules « friches industrielles ».

 

Tableau des résultats de la recherche sur le catalogue de la médiathèque de l’IAURIF 

 

Mots-clé

 

 

TOTAL

Patrimoine

·

 

 

« friches industrielles »

·

·

 

Résultats

1

5

 

Résultats pertinents

0

2

 

Résultats retenus

 

 

0

 

Temps d’interrogation et de rapatriement des notices : 10 minutes

 

Le manque de pertinence de ces interrogations sur les sites indexés par l’IAURIF est rattrapé par les autres ressources proposées par le site, à savoir urbamet.

 

Le guide de l’internet culturel

Ce guide thématique, disponible à partir du portail du Ministère de la culture et de la communication sur http://www.culture.fr propose un mode de recherche avancé, en plus du simple, que je choisis lors de ma session de recherche le 08.03.2002, ainsi que les options de recherche « placé n’importe où » pour une recherche bien transversale dans le corps du texte, une recherche « sur tous les sites » et pas seulement limitée aux sites du Ministère de la culture et de la communication, et « langue française ».

Ma démarche a été de réduire la largesse des équations au vu de résultats trop abondants, puis le manque de pertinence de la deuxième équation.

 

Tableau des résultats de la recherche sur le guide de l’internet culturel

 

Mots-clé

 

 

 

 

 

Total

Patrimoine

·

·

 

 

 

 

Industrie

·

 

 

 

 

 

Friches

·

·

·

 

 

 

« patrimoine industriel »

 

 

·

·

 

 

« friches industrielles »

 

 

 

·

·

 

Résultats

191

28

5

4

1

 

Résultats pertinents

 

7

3

2

1

 

Résultats retenus

 

 

 

 

 

5

 

 

Temps d’interrogation et de rapatriement des notices : 20 minutes

Temps d’analyse  en vue de la note de synthèse: ¼ d’heure

Temps de saisie des références dans la bibliographie : 20 minutes

 

Les outils de recherche automatiques

La encore, je choisis de coupler un outil généraliste que je sélectionne en conformité avec mon sujet à couverture francophone plutôt que mondial, suivi d’un moteur de recherche spécialisé dans les sciences humaines.

 

voilà.fr

Par crainte d’un bruit documentaire trop important, je commence par la requête restreinte en chaîne de caractère « friches industrielles » et utilise l’option supplémentaire de groupement des résultats par sites afin de dégonfler le nombre de références. Malgré cela je dois encore restreindre par une équation avec le couplement du mot-clé libre (puisqu’il n’existe pas d’index) « patrimoine industriel ». Une première visite le 12 /02 /2002 apportait 36 résultats, passés à 40 les 12 et 13 mars 2002 lors du rapatriement des notices.

 

Tableau des résultats de la recherche sur le moteur de recherche voilà.fr

 

Mots-clé

 

 

TOTAL

« friches industrielles »

·

·

 

« patrimoine industriel »

 

·

 

Résultats

2333

52

 

Résultats avec un groupement par site

1568

40

 

Résultats pertinents

 

27

 

Résultats retenus

 

26

 

 

Temps d’interrogation et de rapatriement des notices : ¾ d’heure

Temps d’analyse  en vue de la note de synthèse: 3 heures et demi

Temps de saisie des références dans la bibliographie : 4 heures

 

ALEPH

Plus précisément, ALEPH est un moteur spécialisé en histoire et sciences humaines et sociales, et il comprend bien évidemment dans son domaine de recherche les périodiques scientifiques en lignes membres de la fédération de revues scientifiques qu’est « Revues.org », dont les « Cahiers d’histoire », et la « Revue d’histoire du 19 e siècle ».

Comme il s’agit d’un moteur de recherche, je m’attends à un grand nombre de résultats ( d’après mon expérience sur voilà.fr) et évite donc des équations trop larges au bénéfice d’équations ciblées :

 

Tableau des résultats de la recherche sur le moteur de recherche ALEPH 

 

Mots-clé

 

 

 

Total

Patrimoine

 

 

 

 

Industrie

 

 

 

 

Friches

·

 

 

 

« patrimoine industriel »

·

·

 

 

« friches industrielles »

 

·

·

 

Résultats

11

7

30

 

Résultats pertinents

5

5

8

 

Résultats retenus

 

 

 

8

 

Temps d’interrogation et de rapatriement des notices :

Temps d’analyse  en vue de la note de synthèse : 1heure et demi

Temps de saisie des références dans la bibliographie : ¾ d’heure

La revue Le Monde

Au vue des résultats précédents, à savoir que le traitement des friches était, entre autre, un problème de société, une question d’urbanisme et de gestion du territoire, il m’a donc paru utile d’interroger également la presse généraliste.

J’ai choisi le journal Le Monde qui représente la référence française. Le Monde interactif est interrogeable sur l’URL : http ://www.lemonde.fr. Ce site propose d’« Effectuer une recherche détaillée » sur les différentes périodes, cela permet ainsi l’interrogation des archives du quotidien (sur l’adresse http://www.lemonde.fr/recherche) Le Monde depuis 1987, gratuitement pour les articles parus depuis quinze jours, et payante au delà. Néanmoins, un extrait de l’article est proposé gratuitement et il suffit parfois à se faire une bonne idée de l’angle traité par son auteur.

J’ai d’abord cherché par l’équation la plus précise : « friches industrielles » et « patrimoine industriel » ; puis ensuite élargi à des requêtes plus larges pour compléter les résultats.

 

Tableau des résultats de la recherche sur le site du Monde interactif

 

Mots-clé

 

 

 

 

Total

Patrimoine

·

 

 

·

 

Industrie

 

 

 

·

 

Friches

 

·

 

·

 

« patrimoine industriel »

 

·

·

 

 

« friches industrielles »

·

 

·

 

 

Résultats

53

19

15

31

 

Résultats pertinents

30

10

9

22

 

Résultats retenus

1

 

 

 

23

 

Temps d’interrogation et de rapatriement des notices : ¾ d’heure

Temps d’analyse en vue de la note de synthèse : 30 minutes

Temps de saisie des références dans la bibliographie : 2 heures

 

Cette source est intéressante car elle apporte des articles inédits, et qui traitent le sujet à plusieurs niveaux géographiques de la France et pas seulement du point de vue national global, également en dehors du territoire, et aussi, sous beaucoup d’angles différents : politique publique, problème de gestion, sauvegarde, reconversion artistique. Cependant, le signalement des références reste incomplet car il manque toujours la pagination.

 

La recherche sur cd rom spécialisés dans les sciences humaines

Francis

Comme je l’ai expliqué en introduction mes recherches sur Francis étaient destinées au sujet plus général de patrimoine industriel. Je n’ai donc fait qu’épurer les références trouvées par les deux mots-clés « friches industrielles » et « patrimoine industriel » sans chercher à aller plus loin par équation de recherche, étant donné le nombre élevé de notices trouvées, cf. introduction p.5.

Tableau des résultats de la recherche sur la base de données Francis

 

Mots-clé

 

 

 

 

« patrimoine industriel »

·

 

 

 

« friches industrielles »

 

·

 

 

« architecture industrielle »

 

 

·

 

Résultats

202

86

321

 

Résultats pertinents

21

86

8

 

Résultats retenus

21

80

8

 

 

Temps d’interrogation et de rapatriement des notices : 3 heures

Temps d’analyse en vue de la note de synthèse : 5heures

Temps de saisie des références dans la bibliographie : 13 heures

URBAMET

Le cd rom est accessible, en consultation locale uniquement, sur le réseau de cd rom de l’université Lyon2. Cette banque de données bibliographiques propose plus de 200 000 références sur l’aménagement, les villes, l’habitat et les collectivités locales, entre autres, qui couvrent principalement la France, l’Europe et les grandes métropoles mondiales ainsi que les pays en voie de développement. Ces références représentent un fonds documentaire varié, composé de périodiques, thèses, ouvrages et rapports d’étude et de recherche. Crée en 1978 par le Ministère de l’équipement, des transports et du logement et par l’IAURIF ; URBAMET s’appuie sur un réseau dont les membres se sont réunis dans l’association URBAMET depuis mars 2000.

Le début de ma recherche, toujours assurée par une équation la plus large possible grâce à la troncature, friche* et patrimoine* et industri* me ramenant un trop grand nombre de notices, j’ai ensuite essayé de réduire et d’affiner les équations. En option complémentaire de recherche, on peut sélectionner une langue, ici désignée par « =fre », et concernant les résultats, le format long donne les résumés, ainsi que les cotes et le domaine correspondant au centre de ressources à l’origine la référence.


Tableau des résultats de la recherche sur la base de données urbamet

 

Mots-clé

 

 

 

TOTAL

Patrimoine

·

 

 

 

industrie

·

 

 

 

friches

·

·

 

 

« friches industrielles »

 

 

·

 

« patrimoine industriel »

 

·

·

 

Résultats

81

22

17

 

Résultats pertinents

 

22

17

 

Résultats retenus

 

 

 

19

 

Temps d’interrogation et de rapatriement des notices : 2 heures

Temps d’analyse en vue de la note de synthèse : 1 heure et demi

Temps de saisie des références dans la bibliographie : 2 heures

 

La recherche sur Dialog

Dans un premier temps j’ai sélectionné les bases sur lesquelles j’étais le plus susceptible de trouver des références, à savoir dans les domaines du patrimoine et de l’urbanisme : architecture database et geobase. Mais les tests n’ont pas été du tout concluants pour persévérer. Voici les résultats.

Sur Geobase, n°292 :

ss industrial (w) heritage (w) ruins

s4 =0

ss (industrial (w) ruins) s1 and s3

s5 =7

ss la=french = s6

ss s6 and s5

s7=1

mais la référence n’est pas pertinente

ss s1 and ruin

s8=0

 

La même démarche a été menée sur Architecture database, n°179 et n’a donné aucun résultat.

Je n’ai pas tenu à utiliser les opérateurs de proximité near (N) dans un souci de précision sur

J’ai donc abandonné la recherche sur dialog, disposant, de toute façon, d’un nombre déjà conséquent de références.

Le coût total est revenu à 5,05 dollars, le 13/03/2002 pour 10 minutes d’interrogation

 

La recherche sur le News et les groupes

Dans un premier temps, j’établis une recherche de liste sur les listes francophones à l’adresse http://www.francopholistes.com . Le manque de résultat m’amène à effectuer la recherche par sujet dans les NEWS. Pour cela, j’utilise GOOGLE groups qui représente une énorme base de données d’archivage de ce qui a été échangé sur les forums mondiaux depuis 1995, à l’URL http://groups.google.com .

Ce type de ressources n’a rien d’officiel et donc de sérieux au niveau des sources, par contre, il donne un aperçu du vécu et du ressenti des friches du patrimoine industriel par la population. C’est pourquoi, je n’en retiens qu’une référence, qui appuie les tendances déjà observées dans d’autres sources

Temps d’interrogation et de rapatriement des notices : 1 heures

Temps d’analyse en vue de la note de synthèse : 2 minutes

Temps de saisie des références dans la bibliographie : 2 minutes

Décompte du temps et du coût de la recherche

Au décompte déjà précisé, j’ajouterai 20 heures de rédaction pour la note de synthèse et au coût de Dialog, 100 francs de carte de photocopies à la bibliothèque municipale.

 

NOTE DE SYNTHESE

Le sujet des friches du patrimoine industriel datant des 18è-20è implique tout d’abord de bien comprendre ce que recouvre la notion de friches industrielles, et dans un deuxième temps son traitement : sa complexité et ses divergences selon les acteurs, les objectifs et les stratégies engagés. Parallèlement se dégage la relation directe qui existe entre cette définition et le traitement qui en découle. Il s’agit enfin de tenir compte de cette problématique par rapport aux paramètres du temps et des lieux géographiques. Cela permet, en dernier lieu, d’expliquer le plan de classement de la bibliographie que j’explique dans son introduction.

 

1. la définition

1.1 les définitions culturelles, patrimoniales et urbanistiques des friches

Tout d’abord, il faut bien comprendre les différents paramètres d’acceptation que suppose cette notion de friches industrielles.

Jean-François Belhoste et Paul Smith expliquent (10.1) clairement les enjeux et le traitement des friches industrielles de façon générale. Les friches industrielles recouvrent soit des ruines, au quel cas il s’agit bien souvent d’un patrimoine industriel antérieur au 17è siècle. Cela sort alors du cadre de mon sujet, et nécessite une étude qui ressort plus du domaine de l’archéologie industrielle ayant pour but de reconstituer l’historique des friches industrielles. Ou bien il s’agit d’un patrimoine industriel désaffecté depuis moins longtemps, autrement dit des friches en attente et en devenir. A ce stade se pose en effet le problème d’un choix, celui d’une destruction ou d’une mise en valeur, impliquant alors la reconversion des sites ou des bâtiments, et de façon inhérente l’intervention d’autres choix, d’autres stratégies liés aux différents enjeux des acteurs impliqués dans la reconversion.

De façon plus technique, précise et urbanistique, F. Lex (10.4.3.1.1)traduit effectivement les composantes de la définition des friches industrielles (bâtiments et terrains) d’après l’occupation industrielle précédente, voire son classement en zone UC du POS, la notion d’inactivité et le seuil minimal de surface, en dessous duquel le site ne sera pas retenu comme tel. A titre d’exemple, l’agence d’aménagement de l’agglomération de Marseille retient toute superficie supérieure à 500 m² concernant les bâtiments, et 1000 m² pour les terrain libres situés en zone UE du POS.

Deuxième point essentiel selon lui, « l’état de friche débute lors de la prise de conscience des acteurs ». Cette prise de conscience, qui ne coïncide en rien avec son état de friche réel, lui confère alors un état de premier ordre, de « symbole », ou encore d’« outil de médiation ».La friche indutrielle prend alors le statut d’enjeu, pour une ville par exemple. Ainsi, l’auteur situe la prise de conscience, qui n’est pas forcément aisée et rapide selon les situations, comme le début de vie de friche et de son traitement.

F. Lex propose alors un diagnostic de la friche à partir des critères suivants. Les caractéristiques intrinsèques de la friche, à savoir sa surface, la configuration du site, son environnement direct associé à l’interface avec ce dernier, en outre, le statut défini par les documents d’urbanisme, les caractéristiques sur les plans techniques et architecturaux, la qualité du sol et du sous-sol, et enfin, la simulation d’insertion d’un programme dans ce lieu (qui comprend le coût d’une dépollution éventuelle, le coût d’achat de la friche, et de son traitement, ou de sa démolition, ou encore de l’enlèvement des réseaux ou au contraire l’aménagement d’une mise en réseau) : tous ces critères servent à évaluer la « mutabilité » du site.

 

1.2 la typologie des friches

Il en découle alors une typologie des friches industrielles et de leur traitement composée de trois situations possibles : « les friches utilisables à court et moyen terme » avec une bonne mutabilité et donc une reconversion facile, « les friches utilisables à échéances de quelques années » pour lesquelles intervient souvent un blocage financier et corrélativement la nécessité d’aides publiques, et enfin, « les friches sans utilisation prévisibles », le problème étant alors une absence de demande, ou bien des difficultés spécifiques qui nécessitent une étude au cas par cas, comme il arrive fréquemment pour les aciéries.

Parallèlement et en conséquence de ces diversités de situations interviennent les différentes logiques des acteurs : les industriels, l’Etat, les collectivités territoriales. En plus de ceux-ci, j’ajouterai la population, en tant qu’anciens acteurs des friches concernées, en tant qu’habitants de ces lieux concomitants des friches, en tant qu’intéressés par les potentialités qu’offrent les friches ou encore en tant que défenseurs spontanés de ce patrimoine, comme nous le verrons plus loin.

De ces définitions, typologies et acteurs identifiés, découlent donc plusieurs thématiques clé : sauvegarde ou destruction, mise en valeur, restauration ou reconversion des friches industrielles.

 

2 la mise en valeur culturelle et artistique

Paul Smith et Jean-François Belhoste expliquent (10.1) bien dans leur définition du sujet, que la pratique de mise en valeur du patrimoine industriel, et donc de ses friches, est largement dominée par les domaines culturels et artistiques.

2.1 le sources

En ce qui concerne la mise en valeur, les techniques restent classiques. Cela commence (1.1.1.1) avec la connaissance par la mise à disposition des sources bibliographiques mais également filmographiques, dans le sens du documentaire, comme la filmographie présentant les friches de l’industrie charbonnière du 19è siècle dans le Nord-Pas-deCalais (11.12.3.1).

 

2.2 la photographie des friches

Dans un domaine plus artistique, la photographie des friches industrielles occupe une place importante de la mise en valeur. (3) Alain et Josyane Cassaigne ont sélectionné des vestiges industriels du 20è siècle, qu’ils ont mis en valeur par des photographiés en noir et blanc, témoignages de sites et d’équipements industriels, le plus souvent de nuit. Le site d’uZines.com couvre les territoires de la Suisse romande, l’Ecosse et la France par des photographies en prenant en compte toute la typologie des friches industrielles. Les sites industriels sont représentés par des mines de charbon à Newtongrange, (6.4.1.1.1 ), à Decazeville ( 12.7.2.1.1.1 ) et à la Grand-Combe ( 12.6.2.1.1.1) . Les usines choisies sont simples comme celles de Chalon-sur-Saône ( 12.3.1.1.1.1), de Jougne ( 12.14.1.1.1.1) et de Paris dans le 13è arrondissement ( 12.6.2.1.1.1), ou des usines plus spécialisées comme l’usine thermique de Montceau-les-Mines ( 12.20.1.1.1.1), l’usine d’air comprimé du 13è arrondissement à Paris ( 12.6.2.1.12)1 ou encore l’ancienne filature de La-Sarraz ( 6.7.1.1.1). En outres les photographes s’intéressent également aux détails et équipements d’usines : les cheminées d’usines de Perrigny ( 12.28.1.1.1.1) et de Newtongrange, les puits de mine encore de cette dernière ou de Decazeville ( 12.7.2.1.1.2), en passant par des équipements avec la manivelle de grue de Guerigny ( 12.12.1.1.1.1) ou la conduite forcée du Day ( 6.7.1.1.1); pour finir par des équipements ferroviaires avec des ponts de chemin de fer en Suisse romande, au Day et à Thoiry ( 12.36.1.1.1.).

 

2.3 la muséologie et les expositions

2.3.1 les musées et expositions sur le domaine des friches industrielles

Sinon la muséologie et les expositions sont les autres formes et techniques de mise en valeur. Elles concernent plus généralement le patrimoine industriel le plus souvent, mais certaines en prennent en compte les friches. Ainsi, une exposition sur la région Centre de Belgique( 7.1.1.1.1.1), réalisée à partir de archives de la famille Warocque, tient compte de l’exploitation des ruines de charbon.

 

2.3.2 la reconversion des friches en musée ou comme lieu d’exposition

De façon plus originale et plus directement propres aux friches industrielles, sont la reconversion et donc la mise en valeur de ces dernières en musée, centre culturel ou leur utilisation comme centre d’exposition.

La Maison du patrimoine industriel à Genève (8.5.1.1.1) provient de la reconversion d’une usine de dégrossissage d’or datant de 1883-1886. Sur l’actuelle commune de Bogny-sur-Meuse (14.2.1.1.1) l’usine désaffectée depuis 1967 de l’ancienne manufacture ardennaise, fondée en 1884, a été reconvertie pour accueillir un centre de culture technique et industrielle. De plus, l’un des axes du rapport Lextrait (10.4.5.1.1) sur les nouveaux territoires de l’art insiste sur le développement de l’usage des nouvelles technologies et dont les missions sont, selon lui, multiples :missions « d’information, d’échanges, de rencontres, de création, d’édition ». Or Nicolas Weinberg (10.4.5.1.1) déplore l’absence de traitement de cet axe au colloque « Nouveaux territoires de l’art » en mai 2001 à Marseille. L’espace multimédia du centre culturel (13.24.1.1) qui a investi l’ancien site minier de Loos-en-Gohelle, en est justement une bonne représentation. Autre originalité dans la diversité muséologique, l’écomusée d’Alsace( 11.2.2.1.1.1), qui a permis la réhabilitation d’une ancienne mine de potasse, représente outre son succès un exemple de coopération entre collectivité et des acteurs oeuvrant de façon spontanée pour la sauvegarde du patrimoine, un groupe d’étudiants. Enfin, sur le territoire français, nous pouvons noter le caractère d’exception d’un point de vue muséologique avec l’expérience de Mulhouse. L’organisme Check-in-France (12.24.2.1) souligne ainsi la réhabilitation de friches industrielles en deux musées comptant « parmi les plus beaux du monde » : le musée national de l’automobile et celui du chemin de fer.

De même un ancien carreau de mine à Forbach en friche et une ancienne usine sidérurgique à Volklingen (5.4.1.1.1.) servent de cadre à deux expositions sur le travail, la deuxième traitant exclusivement du travail industriel sidérurgique. La comparaison des deux façons de traiter ces expositions permettent à Emmanuel Roux de comparer les politiques patrimoniales des deux pays. Selon lui, la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine industriel sont une réalité indiscutées et un gage d’avenir en Allemagne, tandis que la politique de la DATAR en France a essentiellement consisté en une pratique de la tabula rasa au profit d’une politique de « verdissement » comme c’est le cas en Lorraine. Comme sur le plan international, les expériences d’exposition dans des friches industrielles ou sur la thématique des friches industrielles se révèlent nombreuses en France.

 

2.3.3 la politique du Ministère de la culture et de la communication

Une brève typologie montre toute la diversité des expériences mais aussi l’investissement des organes du Ministère de la culture et de la communication. Une campagne de restauration portant sur une vingtaine d’œuvres significatives du 20è siècle a débuté avec le pavillon du centenaire de l’aluminium, qui a, de plus, donné lieu à une exposition itinérante.(13.17.1.1.1). Dans ce cadre de restauration intervient le chantier de la cité ouvrière du Blanc-Mesnil, friche de l’habitat industriel ( 12.1.1.1.1.1). En outre, l’exposition «  1000 monuments du XXè en France » présente toute une série de friches du patrimoine industriel inventoriées et protégées, parfois au titre du matériel. Tout d’abord des sites industriels avec leurs équipements : la sidérurgie représentée par le haut fourneau de l’usine sidérurgique d’Uckange ( 13.22.2.1.1.1) de 1890 et fermée en 1991, l’industrie d’extraction avec le compresseur rateau (13.11.1.1.2) de l’ancienne fosse 9-9 bis dite Declerc-Crombez (13.11.1.1.1), lieu historique de la première découverte du charbon dans le Pas-de-Calais et dernier puit de mine à fermer du bassin du Nord-Pas-de-Calais, la fosse d’Aremberg à Wallers ( 13.10.2.1.1.1) fonctionnant de la fin du 19è jusqu’aux années 1955-1960 et ouvert à la visite, les anciens puits 11 et 19 de Loos-en-Gohelle (13.18.1.1.1) avec respectivement la protection de leur chevalement et tour d’extraction, de même le chevalement en béton du type avant-carré du Carreau Cuvelette ( 13.3.1.1.1.1) en Moselle ; et enfin les anciens bureaux et la cité d’Auchel, site non protégé. Viennent ensuite des usines : de l’industrie de guerre et d’aéronautique avec les deux bancs d’essai des Junkers (13.30.1.1.1) de 1941 utilisés jusqu’en 1951, friche protégée depuis 1993, qui sert de garage pour des engins de travaux publics aux industries plus classiques avec l’usine de traitement des eaux à Pantin et celle de élévatrice des eaux à Colombes (13.29.1.1.1) une sous-station électrique (13.25.1.1.1)de 1911 protégée en raison de l’intervention de son architecte P. Frisé ; en passant par l’industrie de la brasserie, moins courante, avec l’ancienne brasserie de Vézelise et de Saint-Nicolas (13.2.1.1.1) désaffectée depuis 1995, devenue musée depuis 1992.

 

2.4 l’appropriation spontanée des friches pour la création artistique

Enfin, une nouvelle forme de mise en valeur émerge ces dernières années : elle consiste en une appropriation spontanée des friches par des artistes, souvent de la jeune et nouvelle vague, ou par des associations qui les parrainent, comme « Quartier éphémère » au Québec (2.2.2.1.1). Je développe de façon plus détaillée ce mouvement, cf. ci-dessous car il suscite énormément d’intérêts pour tous les acteurs de la vie culturelle, et constitue, de plus, le phénomène le plus récent et donc le moins étudié peut-être.

Sa spécificité provient donc de sa nature. En effet, elle constitue un phénomène spontané d’appropriation par plusieurs franges de la population artistique et culturelle des endroits désertés, tels que  « collectifs », « squats » et « friches », notamment des friches industrielles. Les domaines d’étude de la mise en valeur et de l’ethnologie se rejoignent dans ces expériences.

 

2.4.1. les acteurs

En effet, certaines initiatives émergent tout simplement de « spectateurs » du monde culturel qui s’associent à des acteurs, dans le sens d’artistes, mais qui ne font pas forcément partie des circuits professionnels institutionnalisés et reconnus de la vie artistique. Il s’agit plus particulièrement de la vague de jeunes créateurs. Parmi les seize initiatives du réseau TransEurope Halles étudiées dans Les Fabriques : lieux imprévus (10.4.5.1.1) qui témoignent de savoir-faire et de modes de fonctionnement particuliers à ces lieux, le « Confort moderne » à Poitiers en est l’illustration. Un regroupement de jeunes Poitevins en 1977, ayant pour caractéristique commune l’insatisfaction des leurs demandes culturelles, se greffe sur une association ,nommée l’Oreille est hardie, pour « accéder aux musiques ou aux expositions qu’aucun acteur culturel local n’[était] selon eux en mesure d’offrir aux conditions » souhaitées. Cette association, en bout de course, rebondit grâce à l’idée d’en finir avec le nomadisme, pour s’installer dans un lieu précis, un ancien entrepôt d’électroménager, baptisé le Confort moderne et inauguré en 1985. L’un des traits majeurs réside dans ce mélange de statuts et d’attractions culturelles : des « créateurs, producteurs ou simples spectateurs » attirés par des styles musicaux innovants, les arts plastiques ou encore les arts de la scène ; le regroupement se fondant sur la jeunesse des participants, la classe d’âge des vingt ans environ, et l’insatisfaction par rapport à la vie culturelle locale. L’autre tient dans la spontanéité du mouvement et sa stabilisation grâce à cette installation de récupération dans un ancien bâtiment industriel.

 

2.4.2 la jeune vaque de créateurs

Un des objectifs majeurs consiste donc à laisser s’exprimer l’épanouissement de la jeune vague créatrice. L’association culturelle « Quartier éphémère » (2.2.2.1.1), crée en 1993, se définit comme une association culturelle de soutien aux jeunes artistes, soutien de « la création, la production et la diffusion des jeunes artistes de la relève en arts visuels » et plus globalement des jeunes artistes contemporains. Un colloque sur « les friches industrielles, lieux culturels » a été monté en 1993 (10.4.5.1.1) par la Laiterie - centre européen de la jeune création allant dans ce sens.

 

2.4.3 le rôle de la friche dans la création

Mais le lieu même de la friche industrielle joue un rôle primordial dans cette création. En produisant un événement comme Silophone (2.2.2.1.1), l’association Quartier éphémère insiste sur la sensibilisation auprès du public de ce rôle que tient le patrimoine industriel réinvesti : « l’inspiration créatrice qu’il suscite auprès des artistes ». Jacques Moran (10.4.5.1.1) prend pour exemple la friches de la Belle de Mai et Le Creusot où résident des artistes céramistes afin d’expliquer la fascination qu’exercent « ces vastes lieux qui offrent des possibilités inouïes de création ». Pour cela, il valorise très précisément la friche industrielle comparativement au squat, selon lui, « forcément éphémère ». Un schisme apparaît ici quant à l’interprétation de ce rôle joué par la friche industrielle. Si Quartier éphémère réaffirme également le rôle social important dans l’animation de quartier des différentes initiatives, cf. ci-dessous, le rôle de mise en valeur et de préservation des friches industrielles n’est pour ce réseau qu’un « recyclage temporaire  [ ] attendant un projet immobilier ou un contexte plus favorable ». Nous pouvons peut-être y voir une distinction géographique émanant de vision différentes de reconversion selon le pays concerné, différence.

 

2.4.4 l’engagement social et urbain

Outre cela, ces lieux spontanés de création dépassent le domaine culturel par une volonté d’engagement et d’inscription dans la vie urbaine et sociale des lieux récupérés d’une part, et d’autre part, par une volonté de mise en valeur, notamment de la mémoire de ces lieux. Jacques Moran (10.4.5.1.1), encore, salue cette mission ethnologique de sauvegarde de la mémoire industrielle rendue par les artistes dans ces lieux mêmes de friches, des « mouvements créatifs auxquels peuvent se raccrocher les techniciens de la mémoire industrielle et les petits entrepreneurs ». La Friche (13.12.1.1.1) rappelle que le principe fondateur du projet est « l’artiste, la ville, sa ville ». La formation culturelle l’explique dans un premier temps par le rôle tenu par l’artiste dans le développement économique de la ville, et dans un deuxième, par la « fonction sociale, ou plutôt politique, de la parole d’artiste [ ] dans les moments de la réalisation des œuvres [ ] jusqu’à la rencontre avec le public. Cédric Fabre ( 12.19.1.1.1.1) appuie cette volonté d’inscrire la création artistique, ici musicale avec « Docks Sud », dans l’identité et la vie urbaine. Selon lui ces « lieux de mémoire [ ] montrent aussi un avenir de la ville ». C’est pourquoi ils ont choisi de s’installer dans des lieux de friches industrielles portuaires afin de s’implanter « au cœur cette histoire, une des choses fondatrices de la ville : le port ». A une échelle plus restreinte, la Maison des métallos (13.15.1.1) entend occuper « une place importante dans les activités culturelles du quartier ».

 

2.4.5 l’alternative culturelle dans le jeu de la concurrence pour la récupération de l’espace

De plus ces récupérations et mises en valeur culturelles ou artistiques des friches industrielles s’ajoutent aux diverses autres formes qui préexistaient déjà sur le plan cultuel avec les musées, et sur les plans urbanistiques comme la reconversion en établissements publics, logements ou activités industrielles. Virginie Bremont (10.4.5.1) qualifie bien ces initiatives comme « une alternative culturelle à la conquête des anciens locaux industriels urbains », ce qui sous-entend les diverses autres alternatives, et par là même le phénomène de concurrence qui existe dans certains cas pour l’acquisition du patrimoine foncier désaffecté.

De ce point de vue, ces lieux de création artistiques sont parfois perçus comme un manque à gagner, et les acteurs comme de nouveaux concurrents des autres acteurs, qui interviennent déjà dans le domaine stratégique de la reconversion des friches industrielles. Cependant, si certains les considèrent comme des opportunités de faire-valoir, d’autres y voient surtout une opportunité financière. Jacques Moran (10.4.5.1.1) dénonce ainsi en mai 1990 les différentes stratégies des industriels qui vendent les terrains « au plus offrant sans se soucier de leur avenir ». De plus, il semble sous-entendre une manœuvre de la part de la Seita de remise en valeur de ses terrains de la friche de la Belle de Mai grâce aux artistes, et ce, dans une perspective de faire-valoir dans la course au rachat des friches, ici par la commune. Effectivement, l’auteur précise que « la SEITA a utilisé les artistes qui ont fait revivre le lieu fermé depuis 1992 pour valoriser les bâtiments et terrains que la ville souhaitait acheter ». Il dénonce de surcroît la « Seita, qui a fermé de nombreuses manufactures dans les centres de plus d’une dizaine de grandes villes, [ et qui ] a toujours cédé son patrimoine au plus offrant.[ tout en déplorant ] Que sont devenus ces bâtiments qui méritaient mieux qu’abriter des supermarchés ? ». Le site officiel de cette expérience culturelle, http://www.lafriche.org, précise dans son introduction (13.12.1.1.1) que la SEITA accorde à la Friche une « occupation gratuite à titre précaire », et qu’une partie est devenus propriété de la ville dans un but la aussi culturel avec l’établissement des Archives de la ville et Marseille et des Ateliers de restauration du patrimoine.

 

2.4.6 des opérations démarquées des institutions culturelles

Enfin, ces mouvements, avant d’être « récupérés » et confortés par les acteurs institutionnels de la vie culturelle semblent avoir justement émergés en réaction à ces institutions publiques et culturelles ou pour combler les « vides » créatifs laissés par leurs équipements, infrastructures. Fabienne Aucant (10.4.5.1) qualifie bien la friche reconvertie à des fins artistiques comme un « contre-équipement culturel », quant à Sophie Bravais (10.4.5.1) elle vise directement l’échec des acteurs institutionnels en interprétant le succès de ce lieux comme « la remise en cause des politiques culturelles ».

 

2.4.7 un phénomène contemporain

Du point de vue de la datation de ce phénomène, il relève bien d’un élan récent de la fin du 20è siècle, Quartier éphémère est crée en 1993, la Friche de la Belle de Mai de 1992 tandis que la transformation en musée vaut déjà pour le 19è siècle.

 

2.4.8 la politique culturelle émergeante de ces nouvelles tendances artistiques

Ce n’est que dans un deuxième temps donc que le phénomène est « récupéré » par les acteurs de la vie politique et publique, afin d’officialiser ce mouvement. Catherine Bedarida (10.4.5.1.1) souligne ainsi l’intervention du Ministère de la Culture et de la communication en l’an 2000 par la volonté de « conforter » ces collectifs d’artistes, après avoir pris conscience de tout le foisonnement d’expériences réalisées depuis « une vingtaine d’années ». Dans cette optique, a été commandé un rapport à Fabrice Lextrait, l’un des réalisateurs de ces collectifs spontanés ou encadrés d’artistes, à partir de l’observation d’une trentaine des sites. L’une des caractéristiques émergeante du mouvement observé, tient dans le lieu de leur réalisation, des « centres urbains prospères », et dans le fait que les collectifs aient réussi à s’imposer dans ce cadre précis. Ce rapport a été remis en mai 2001 au Secrétaire d’Etat au patrimoine et à décentralisation culturelle, Michel Duffour. Il débouche sur le colloque « Nouveaux territoires » (10.4.5.1.1) qui entend donc partager les expériences mondiales dans ce domaine, et faire réfléchir ensemble sur ces pratiques 950 artistes et représentants d’institutions. Selon Olivier Poivre d’Arvor de l’Association française d’action artistique, les divergences de réinvestissements spontanés et inédits comme « la friche itinérante avec roulotte » cachent des caractéristiques communes : la spontanéité, une animation collégiale et la création d’un espace politique singulier.

 

2.4.9 la critique de cette politique

La politique culturelle de mise en valeur du patrimoine industriel et de ses friches se voit donc majoritairement critiquée ou écartée comme avec ces mouvements spontanés de création artistique. Philippe Foulquié (10.4.5.1.1) précise ainsi en introduction du colloque : « Nous sommes les enfants de la décentralisation mais nous sommes inventeurs d’autre chose ». D’autre dénoncent l’absence de politique tout court et à grande échelle. Selon le spécialiste Louis Bergeron « Il n’y a pas de politique de réutilisation des friches industrielles » comme le rappelle J. Moran (10.4.5.1.1), qui déplore l’absence d’intervention directe et massive de la part de l’Etat, hormis quatre cas, dont la filature Motte Bossut (13.8.1.1 ) qui abrite les archives du monde du travail et le parrainage par la Mission 2000 de l’exposition sur les cultures du travail dans le grand lavoir à charbon du carreau Wendel à Petite-Roselle (5.4.1.1.1), cf ci-dessus. Valérie de Saint-Do stigmatise (13.21.2.1) cette critique sur le cas de l’installation d’un musée privé exposant la collection de François Pinault sur le site de l’ancienne usine Renault sur l’île Seguin. Elle reproche d’une part la politique stratégique d’image de marque voulue par le groupe Pinault, et aussi l’absence de réaction de la part du Ministère qui, selon elle, perpétue l’ère des Grands Travaux en ne s’opposant pas à ce « nouvel espace de consommation culturelle bien pensante ». J. Moran relativise (10.4.5.1.1) ces critiques en expliquant que le Ministère « n’est pas passif mais le manque de moyens financiers et humains l’oblige à confier l’essentiel du travail à ses directions régionales dont ce n’est pas la préoccupation première ».

 

2.4.10 La dimension ethnologique

Avant d’en passer à cette thématique de la sauvegarde et de la reconversion, il reste à souligner toute la dimension ethnologique que revêt la mise en valeur des friches industrielles. Outre la vocation de garder en mémoire ce patrimoine et de sensibiliser grâce à toutes ces techniques (exposition etc) ; les anciens acteurs de ce vécu industriel participent également à ce mouvement. Si Jacques Moran, exclut la grande masse de salariés des mouvements associatifs pour la sauvegarde et la mémoire du patrimoine industriel, qui proviendrait d’un refus de leur part à « participer au renouveau de ce qui fut une partie de leur vie », le cas du site multimédia à Loos-en-Gohelle (13.24.1.1) constitue un bon contre-exemple. Les anciens mineurs viennent écouter les témoignages sur l’activité des houillères avec leurs enfants, ce qui permet à la fois de « préserver une mémoire collective » et d’autre part « de retisser les liens entre générations », problématique soulevée par d’autres auteurs sur le problème des friches industrielles.

Du point de vue ethnologique, ces friches industrielles suscitent aussi un intérêt purement artistique ; un message de Thorn dans le groupe de news fr.rec.photo (10.4.5.1.1) demande ainsi des indications de friches industrielles autour de Paris afin de le photographier.

 

 

3 la sauvegarde et la reconversion

3.1 les opérations de repérage pour la protection du patrimoine.

3.1.1 la politique culturelle

L’exposition et le chantiers de restauration énumérés lors de leur mise en valeur par l’exposition sur les monuments du 20è en France a mis en évidence la protection de certains monuments. En effet, la France et ses institutions commencent à s’intéresser au patrimoine industriel dans les années 1970 avec la vague des écomusées et la création du CILAC (comité d’information et de liaison qui organise les colloques sur le patrimoine industriel et publie la revue « l’archéologie industrielle en France » en 1975, comme le rappelle Paul Smith (5.1.2.4.1). Ces réunions de travail tentent de fixer les différences ou de rapprocher au contraire les enjeux des acteurs et des pays dans le cadre de la « reconversion du patrimoine industriel en lieu de culture ».

Il apparaît donc en France, toujours d’après la même source, que les opérations de recensement et de repérage, travaux de l’inventaire général visent une meilleure connaissance pour un meilleur tri dans les sauvegardes et les restaurations à envisager, ainsi qu’une meilleure connaissance des reconversions effectuées au cours du temps. Depuis 1983 l’Inventaire général a développé une démarche thématique afin d’identifier certains secteurs industriels dans le but de lancer des enquêtes de terrain dans un deuxième temps, comme pour la sidérurgie, les chevalements de mines, ou encore la problématique de l’énergie hydraulique liée à l’industrialisation. Parallèlement une démarche d’inventaire topographique permet le repérage, l’identification, la localisation et la documentation photographique des sites, vestiges de toute activité et production industrielle. Les notices de la base Mérimée en sont le résultat : à titre d’exemple celle de la malterie puis usine de Reischoffen ( 12.30.1.1.1.1). Le bilan de ces opérations sur le plan effectif comptait en mars 2000, toujours selon J. Moran (10.4.5.1.1) 15 DRAC ayant fini ou au moins commencé leurs inventaires sur les 22 existantes. Néanmoins, l’auteur reconnaît bien que la France « est l’un des rares pays européens à avoir encouragé une telle politique ». Cependant cette politique se heurte aux difficultés de la décentralisation culturelle et aux stratégies différentes des acteurs. Il reconnaît effectivement que « l’inventaire simplifié est une action lente et souvent gênante pour les collectivités ».

 

3.1.2 les travaux des chercheurs et typologie des inventaires

Le travail des chercheurs et leur diffusion dans certaines ressources spécialisées assurent également un travail d’inventaire comme J.-M. Leniaud (10.4.2) qui recense le panorama de 1000 hectare de patrimoine industriel désaffecté pour le programme de conservation du projet « Banlieues 1989 ». ces travaux de repérage concernent tout autant les sites que des équipement spécialisés, qui symbolisent la spécificité d’une ancienne activité industrielle. Par exemple, Claudine Cartier et Pascal Thiebaut ( 11.10.4.1.1.1) inventorient, toujours dans un but final de conservation) les tours d’extraction et les chevalements des carreaux de mines du bassin houiller lorrain datant du 20è. Outre les régions les plus touchées et des équipements symboliques, l’inventaire est aussi l’occasion d’un bilan des destructions et des vestiges d’éléments d’une filière particulière. Philippe Bernouis signale (11.4.1.1.1) ainsi sur le recensement de 250 briqueteries et tuileries en activité au 19è et début 20è dans l’Orne, le décompte de seulement 20 sites présentant des « vestiges significatifs ». Xavier Daumalin et Olivier Raveux offrent (12.19.2.1) par le biais d’une étude historique sur l’industrialisation, la localisation, la typologie et la spécificité des friches que recouvrent désormais une grande partie des sites industriels énumérés.

 

3.1.3 les archives

Les archives constituent bien évidemment un énorme réservoir de connaissance sur le patrimoine industriel et ses friches. La recherche de ce type de sources sortait de mon champs de recherche et donc de méthodologie de recherche. Néanmoins une des références ( 13.27.2.1.1.1) acquises sur internet, montre, d’une part, le souci d’inventorier les sources des friches industrielles par des associations, et ce, dans un but de conservation de la mémoire du passé industriel. D’autre part, elle indique la prise en compte de cette thématique dans les inventaires des archives.

 

3.1.4 le recensement : thématique de l’aménagement du territoire

Mais le recensement incombe également aux acteurs et techniciens de l’aménagement du territoire, aux géographes. Nous pouvons citer ici des produits de recherche simples d’accès pour le public comme l’atlas de l’industrie (10.2.1) qui localise les répercussions de la nouvelle donne de « l’industrie reconcentrée » dont les friches industrielles et les pollutions de sols industriels font partie. Certains organismes plus spécialisés comme l’IAURIF établissent un travail de repérage très précis et dans la durée afin de dégager les évolutions des friches industrielles, dans un but de meilleures pratiques de réhabilitations. De plus, ces travaux sot complétés par des études de cas de réaffectation, afin de dresser des bilans des méthodes utilisées (11.7.2.1.2). Les données d’inventaire pour l’Ile de France apparaissent les plus détaillées dans ce sens, avec des études par tranche de périodes de 1979 à 1998 pour dresser l’évolution des friches industrielles dans la région (11.7.2.1.2.1, 11.7.2.1.2.2, 11.7.2.1.2.3, 11.7.2.1.2.4). Il est à noter que ces opérations apparaissent bien évidemment plus poussées et présentes pour les régions les plus touchées, phénomène que recoupe les rapport interministériel de travail sur les friches industrielles de Lacaze (11.4.5.1).

C’est de ce travail d’inventaire donc que découle le sort, officiel tout du moins, d’une friche avec l’arsenal juridique de préservation de la législation de 1913 sur les monuments historiques ou sinon un sort de réutilisation plus spontanée : la protection, la restauration, la reconversion ou l’abandon, la mise en vente.

Le bilan de l’inventaire montre, en France une pauvreté de 700 monuments industriels (26) parmi lesquels comptent des friches industrielles, mais il n’existe pas de décompte précis. Antoine Reverchon site (10.4.1) en 1988 20 000 hectares de friches industrielles dont 10 000 dans le Nord-Pas-de-Calais, 2300 en Lorraine, 1000 en Ile de France, et 450 en Rhône-Alpes.

 

3.1.5 le problème du devenir des friches industrielles et le réquisitoire pour la conservation

 

Mais c’est aussi l’occasion de tirer la sonnette d’alarme sur le devenir du patrimoine industriel , en état de friches en devenir, et sur l’avenir des friches elles-mêmes.

Nous avons déjà évoqué le réquisitoire (1.2.1.1.1) pour la protection des friches industrielles en France et aux Etats-Unis contre « la désaffecion et l’oubli » par François Loyer. De même M. Meade (6.2.1.1.1) alerte sur la nécessité de préserver les espaces désaffectés des docks de Londres de ceux de Liverpool datant des 17è-19è, notamment en raison des enjeux immobiliers qu’ils représentent. Une concurrence se joue pour l’appropriation des friches industrielles portuaires, qui pourrait jouer aux dépends de la préservation de leur valeur patrimoniale.

 

3.2 les exemples et la typologie des différentes pratiques de reconversion, restauration et réhabilitation

 

Paul Smith (5.1.2.4.1) restitue ce phénomène de reconversion comme une pratique ancienne : « le « recyclage » de bâtiments industriels est ancien », il cite les architectes Philippe Robert et Bernard Reichen reconvertissant ainsi des grandes usines du 19è en tenant compte des possibilités de reconversion liées à « leurs potentialités morphologiques, spatiales et constructives ».

 

3.2.1 le tourisme industriel entre sauvegarde et mise en valeur

Le tourisme industriel se situe dans cette volonté de mise en valeur et de conservation de la mémoire industrielle ; or certaines villes englobent les friches industrielles significatives de ce passé industriel dans cette politique touristique.

la ville de Pantin propose (12.26.1.1.1.1) un circuit touristique à la découverte du passé industriel comprenant entre autre l’ancienne entreprise Poulet spécialisée dans la construction des réservoirs à gaz comprimés, l’ancienne usine de la Société des cotons à coudre.

Autre exemple, le Musée de l’industrie propose un circuit de tourisme industriel ciblé sur des équipements liés à l’aménagement de la Sambre et du canal de Charleroi-Bruxelles (5.3.1.1.1)

De même (10.4.4.2.1) les cités ouvrières et anciennes manufactures font désormais partie des lieux phares à visiter proposés par les journées du patrimoine.

 

3.2.2 la reconversion tertiaire

3.2.2.1 les logements

Les HBM du Blanc Mesnil illustrent ce phénomène courant (12.1.1.1.1.1).

 

3.2.2.2 les équipements publics, les loisirs et l’environnement

Un projet original à Brockton utilise la reconversion de près de 200 hectares de friches industrielles inondables ou en zone humide pour installer des sites publics liant tourisme loisir et respect de l’écologie (4.2.1.1.1). De même en Grande-Bretagne, des friches sont réhabilitées en espaces publics de détente, loisir et jardinage (5.1.2.2.2) La Ruhr entreprend également ce processus pour la création d’équipements de tourisme et d’écologie (7.2.1.1.1). Barcelone restructure son port en « espace ludique et culturel » (8.1.1.1.1.1). Turin marqué par l’industrie automobile change son orientation pour la reconversion des friches en espaces verts et en équipements publics (8.9.1.1.1.1).

Des pratiques identiques ont lieu en France, tournées notamment vers les loisirs. Les espaces miniers et les canaux du Nord-Pas-de-Calais offrent en particulier des potentialités de reconversion pour les loisirs nautiques (11.12.1.1.2.1)

 

3.2.2.3 les infrastructures commerciales

Nicolas Nogue critique la reconversion des anciennes rotondes SNCF de Metz et Béthune en centre commerciaux ; il plaide au contraire pour une reconversion respectant les architectures initiales (10.4.4.1.1.1). La vallée de la Sambre subit le même sort avec ses friches industrielles devenues des infrastructures commerciales ou des entreprises (11.18.1.1.1.1).

 

3.2.2.4 Les infrastructures d’enseignement.

Des friches industrielles de l’industrie textile sont réhabilitées en logement et en école au Québec (2.2.1.1.1.1). En France, des halles restant des anciennes usines Schneider de la Plaine des Riaux endossent désormais la vocation de centre et de bibliothèque universitaires ( 13.32.1.1.1.1).

 

3.2.3 la reconversion industrielle

Je tiens simplement à stipuler ces cas nombreux de réemploi industriel, tout simplement des changements d’activité comme la filature de coton de la Révolution, installée dans un couvent de bénédictin à Toulouse, devenue manufacture de tabac en 1811 (5.1.2.4.1), car cela sort du cadre de mon sujet sauf si c’était après un état de friche industrielle.

Karlsruhe (8.6.1.1.1) entre dans ce contexte puisque la municipalité utilise le potentiels de recherche dans les domaines de l’informatique et de la haute technologie pour fonder un technopole. Parmi les aménagements de ce dernier figure la fondation sur des friches industrielles de l’Usine technologique.

 

3.2.4 la reconversion urbaine

La tendance de reconversion des anciens espaces industriels et maritimes, a montré une évolution depuis les années 1970-1980 vers la réhabilitation en centre-ville sur les quais et de moins en moins un marquage maritime de ces espaces (2.1.1.1.1.1).

 

Toutes ces pratiques ont d’abord été posées, nous l’avons vu, en terme de tri et de sauvegarde, mais elles sont également largement liées quand elles ne sont pas directement posées en terme d’enjeux et de problématiques relevant des domaines de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme.

 

4 l’aménagement et la construction du territoire

4.1 la destruction

Du point de vue mondial et européen, le cas de la destruction se pose de façon claire pour Bilbao (8.3.1.1.1.1). Le choix du projet urbanistique, dite « opération Bilbao » a consisté à raser les friches et hauts-fourneaux pour miser sur une esthétique architecturale et culturelle avec le musée Guggenheim.

Le colloque de 1996 évoque (7.3.1.1.1.1) aussi le ballottage sur le sort des énormes friches industrielles de ce Land entre la sauvegarde ou la destruction.

D’une autre façon, François Loyer alerte (1.2.1.1.1) sur la future disparition ou destruction du patrimoine industriel du 20è siècle en France et aux Etats-Unis, dont l’état de friches est déjà largement amorcé. En cela, il pointe du doigt le problème du tri du patrimoine à sauvegarder, tri qui doit être justifié. De plus, il sous-entend le rôle que les collectivités doivent jouer dans la sauvegarde : plus précisément c’est à elles que revient la réalisation de la cette justification permettant la sauvegarde du patrimoine industriel.

Mais globalement les tendances actuelles comme l’illustrent les pratiques de réhabilitation dans le Gard, confirment ce choix de reconversion aux dépends de la destruction. (11.6.1.1)

 

4.2 les grands axes de l’aménagement du territoire

La réflexion de la communauté européenne (5.1.2.1) dans le groupe de travail UGI propose en 1992 parmi les pistes de réutilisation des friches la réaffectation à des fins économiques. Un autre des axes globaux de recherche de ce groupe de travail étudie l’origine du phénomène de friche : leur formation, leur lien avec le déclin industriel et des études de cas centrées sur la production des friches.

B. Merenne-Schoumaker part (6.1.2.2.1) de l’exemple de la Lorraine, qu’elle rapproche de la Wallonie, afin de démontrer l’importance de ne pas traiter le problème des friches de façon isolée. Au contraire, elle conseille de traiter ce phénomène dans une politique globale, regroupant tous les aspects de la politique d’aménagement et de développement du territoire.

En France les grandes orientations se réfèrent au rapport Lacaze (10.4.1) de décembre1985. Ce dernier commence par resituer la réalité des friches industrielles dans ses origines et ses conséquences spatiales et industrielles : la disparition de la grande industrie n période de crise a occasionné les friches, qui elles-mêmes entraînent un bouleversement des paysages industriels et urbains. En outre il préconise d’utiliser la demande en terrains de la part des PMI, c’est -à-dire de gérer et tirer partie de cet état de fait. Ensuite, le groupe de travail identifient trois logiques fondatrices de la reconversion des friches : l’industriel, les collectivités locales et les acteurs spécialisés. Un article (10.4.3.1) de la revue Problèmes économiques illustre ces divergences en retenant la réaction des industriels et des collectivités locales parmi les problème que pose la reconversion des friches. Pourtant un article de la revue (11.7.2.1.3.1) du Moniteur des travaux publics et du bâtiment stipule les aide des collectivités aux entreprises, permettant ainsi la reprise de terrain désaffectés. Enfin, au travers d’études de cas régionales transparaissent les données et enjeux financiers : l’intervention des aides publiques et le prêts fonciers.

L’une des caractéristiques marquées de la répartition des friches industrielles en France réside (10.4.1) dans un grand déséquilibre puisque le Nord-Pas-de-Calais concentre la moitié des friches à lui seul selon l’artcle « les nouveaux usages des friches industrielles ».

Parmi le solutions d’aménagement préconisées, J.-N. Blanc rejoint B. Merenne-Schoumaker en affirmant à son tour (10.4.1) la nécessité de ne pas traiter les friches industrielles isolément, en l’occurrence exclusivement du point de vue économique, car il soulève des questions politiques, culturelles et formelles.

De ces grandes orientation d’aménagement du territoire émergent certains points particuliers, et angle d’étude que nous verrons ci-dessous.

 

4.2.1 le patrimoine industriel portuaire

 

La reconversion des fronts d’eau dans les cités maritimes constitue une thématique clé des dernières décennies en géographie industrielle.

Laurent Vermeersch date (2.1.1.1.1.1) l’évolution des espaces portuaires avec une première étape de délocalisation des activités portuaires en banlieue laissant les ancien quais, en état de friches industrielles, libres d’une reconversion essentiellement tournée vers la réintégration urbaine. Les premières expériences ont entraîné un processus de ghetto doré. Les expériences plus récentes y remédient par la réaffectation de ces espaces en centre-villes et la « remaritimisation » des aménagements datés des années 1980-1990. Cette redéfinition s’est encore une fois opéré grâce à la prise en compte de l’avis des habitants (souci ethnologique), de l’histoire par les collectivités, sous-entendant par là l’absence de ces considérations de la part des collectivités auparavant.

Globalement les pistes clé concernent premièrement la question du sol portuaire comme « moyen d’information sur les techniques de manutention », sa valeur patrimoniale et l’importance du traitement des sols dans les opérations contemporaines de reconversion,. Deuxièmement les relations ville-port centralisent de nombreux points de réflexion, avec le rôle que joue la sauvegarde du patrimoine dans la redynamisation des espaces portuaires (5.1.5.1). Geneviève Dufresne étudie plus particulièrement le cas de Naples à travers « les conséquences de la désindustrialisation » sur cette friche, l’une des plus importante d’Italie. De plus, elle met en cause la fragilité du cas de Marseille en dénonçant l’absence et la défaillance des habitants et des institutions dans la politique de mise en valeur. Pourtant Docks du Sud, cf ci dessus en est un contre-exemple. Enfin, le séminaire de l’association internationale ville-port se penche (5.1.5.2) sur la question précise des friches industrielles par une étude de « la conservation et la reconversion des anciennes installations portuaires » notamment à Nantes, Liverpool, Londres et Montréal.

La reconquête du front d’eau et des espaces portuaires en friche, phénomène évolutif et parti des Etats-Unis donc, avec une modélisation et des expériences célébrées, tel Boston, influence (6.6.1.1.1) les villes européennes. Rachel Rodrigues Malta étudie cet impact et les interrogations des villes de Gènes, Naples et Trieste qui se trouvent dans cette phase de mise en place de projet pour le réaménagement des sites portuaires.

Du point de vue de l’expérience française, le 12è colloque de Marseille consacré au patrimoine portuaire appuie (10.2.3.1) dans un premier temps l’état de crise avec une « désaffectation accélérée des espaces polyvalents » à savoir les complexes industriels portuaires mis en place dans les années 1960-1970 qui « provoque l’extension des friches » des organismes et activités hérités du 19è et début 20è. Cette expérience de mise en valeur du patrimoine industriel depuis une vingtaine d’années fait confirmer par les associations l’importance de la prise en compte historique de ce passé industriel : « il ne servirait à rien de requalifier ce genre d’édifices ou d’installations si, à l’issue[ ] plus rien ne devait transparaître [ ] de ce qui a fut leur raison d’être et leur importance historique ».

 

4.2.2 l’industrie ferroviaire

La thématique des friches de l’industrie ferroviaire se dégage en France. En Ile-de-France, Mathieu Rouault place (10.2.2.1.1) la SNCF comme un acteur de taille puisqu’elle est le plus gros propriétaire foncier. Ses friches se rapprochent de celles de la RATP : des voies ferrées, des dépôts et des ateliers d’entretien…Elle s’est de plus dotée d’une structure interne chargée de la gestion du parc et de la valorisation de son patrimoine. Pour ce faire la SDEP travaille en partenariat avec les collectivités locales, la RATP des urbanistes et architectes et mène des opérations de reconversion de friches industrielles. Parallèlement, la SDEP a élaboré une stratégie de diffusion d’ouvrages spécialisées, comme outil de faire-valoir et de connaissance de la SNCF. Mais la thématique des friches industrielles va plus loin : le 10è colloque à l’initiative de l’association pour l’histoire des chemins de fer en France, qui complète la mission patrimoniale de la SDEP, étudie (11.2.2.1.1) les friches des équipements ferroviaires à travers la problématique « Friches industrielles sans avenir urbain ou patrimoine en devenir ? »

En marge de ces dispositifs, Françoise Chirot insiste (11.12.2.1.2) sur l’opportunité que représente l’emplacement majoritairement urbain , voire dans les centre-ville même de ces friches ferroviaires. En effet le patrimoine foncier intéressant de nombreux acteurs et acheteurs potentiels, la SNCF réflechit sur des stratégies d’exploitation.

 

4.2.3 les particularités et la concentration de l’aménagement du territoire et des friches sur le milieu industriel urbain

 

Au niveau mondial les stratégies et les cibles des projets industriels et urbanistiques de reconversion divergent. Brockton (4.2.1.1.1) a appliqué une politique d’aménagement ciblant l’unification à la fois visuelle et fonctionnelle du paysage dans laquelle s’inscrit l’opération de reconversion des friches déjà évoquée, cf. ci-dessus. La cible qui se démarque est bien le public urbain car les infrastructures réhabilitées constituent des services à la communauté, et d’autre part, la thématique choisie symbolise la réussite d’un héros local, le boxeur Rocky Marciano. Tandis que la ville de Détroit mène (4.3.1.1.1) une politique de remembrement urbain qui adopte la stratégie d’offrir des terrains sur mesure aux demandes des investisseurs. Elle mise ainsi sur les opportunités financières.

En Europe, la ville de Budapest (8.4.1.1.1) incarne le phénomène de la fracture spatiale entre des quartiers résidentiels et d’affaires et d’autres quartiers îlots de pauvreté, sous-équipés et souvent garnis de friches industrielles. De plus la distribution de l’autonomie politique aux 23 arrondissements de la ville représente un frein majeur au rééquilibrage spatial, faute de coordination et donc de mesures. Tandis que l’évolution du Grand Londres sous l’ère thatchérienne se solde, lui, par un rééquilibrage apparemment réussi de la région, auquel participe la reconquête des friches industrielles (8.8.1.1.1).

De même, la ville de Karlsruhe représente (8.6.1.1.1) une réussite de reconversion industrielle et d’urbanisme avec la mise en place d’un véritable technopole qui compte parmi les plus importants de l’ex RDA.

L’originalité de la démarche urbanistique de Liège réside (8.7.1.1.1) dans la définition du problème. En effet, la municipalité a élargi le problème des friches à la notion de « vide urbain ». De ce fait elle mène une véritable démarche documentaire, en amont du traitement urbanistique, avec un repérage cadastrale permettant de quantifier l’affectation à envisager et sa répartition spatiale.

Enfin, la ville de Turin symbolise (8.9.1.1.1.1) une politique d’aménagement urbain ciblée sur le contentement de la population, visant la qualité de vie au détriment de l’expansion.

En France, J.-F. Carrez, J.-L. Lacez et P. Legris définissent une évolution spatiale de ce milieu par « un resserrement urbain » où les friches industrielles sont perçues comme « des trous de mémoire » (10.5.1.1).

C. Lacour (12.7.2.1.1) lance une piste dans les pratiques de réinsertion urbaine des friches industrielles : toute analyse industrielle de crise qui crée la friche pénalise l’environnement économique. Il faut au contraire penser la réinsertion à partir d’une double centralité : la friche elle-même et son réaménagement, et parallèlement repenser l’image de la ville pour laquelle la friche représente une opportunité.

Les conséquences pour la population résultant de la crise accentuent la différenciation économique et sociale de leur espace urbain (10.4.3.1.2.1). C’est entre autre pourquoi, de nombreux auteurs sollicitent l’intervention des collectivités pour résorber les déséquilibres urbains et les problèmes liés à cette reconversion des friches industrielles. Y. Chappoz (10.4.3.1.3) insiste sur la nécessité d’une intervention des collectivités pour lutter contre la crise culturelle, sociale et humaine induite et A. Charpin (10.4.3.1.3) voit dans le partenariat intercommunal la solution aux problèmes techniques et économiques de la réhabilitation des friches.

Cependant les collectivités locales se trouvent parfois dépassées par le coût (10.4.3.2) du financement et bloquées par la politique de l’Etat, qui vise le long terme, avec la mise en réserve foncière liée à la recherche de crédits.

Les nombreux exemples de villes n’apportent pas de piste nouvelle. Nous pouvons quand même citer le cas du groupe Rhône Poulenc (12.18.1.1.1.1) qui a fermé des filatures notamment à Lyon, qui recherche des solutions foncières et immobilières de réinvestissement, afin d’éviter la situation de friche. La ville de Roubaix est citée (12.31.1.1.1.1) en terme d’exemplarité par sa capacité de régénération et d’invention alors qu’elle se trouve pourtant sinistrée sur le plan industriel. Enfin, la ville de Saint Denis entend (12.32.1.1.1) réussir sa politique de réaménagement de manière plus efficace grâce à une politique de zonage urbain suivant la distinction d’une typologie en trois cas des friches industrielles : les entrepôts, les bureaux et les transports routiers.

 

4..2.4 les problèmes de pollution

A l’étranger, d’après les sources recueillies, le problème de la pollution semble se poser exclusivement pour l’Allemagne. Au niveau national, les conséquences des friches industrielles, définies (6.1.1.1.1.1) comme des problèmes de nuisance et de déchets, se trouvent examinées d’un point de vue administratif. En effet, la question de la responsabilité intervient pour l’élimination de ces déchets « dans des conditions exemptes de risques », la solution choisie étant l’exportation de ces déchets à l’étranger. A l’échelle de la Ruhr, la pollution des friches industrielles entraînent (7.2.1.1.1) une difficulté surtout financière car elles nécessitent d’importants travaux de réhabilitation et un manque à gagner en terme d’espace car l’urbanisation n’est pas envisageable.

En France, la pollution des friches industrielles concernent également l’écologie et l’environnement. Les études scientifiques (10.4.3.1.4.2) s’intéressent au mécanisme de pollution du sol

Ces pollutions rentrent en jeu pour la réhabilitation (10.4.3.4.1) des sites. Là aussi, le bassin minier doit être traité selon une « véritable perspective d’éco-développement » pour réhabiliter ces friches polluées, ce qui nécessite la maîtrise des eaux usées ( pollution due à la contamination de la nappe de craie). Sans doute pour des raisons similaires, la région Nord-Pas-de-Calais affiche (11.12.1.2.1) un record en matière de friches et recense également un grand nombre de sites pollués (141 sur les 896 recensés en 1996). La dépollution constituant un enjeu majeur politique et social, la réaction de la région a été de créer une cellule spécialisée : le pôle de compétence « Sites et sédiments pollués » à Lille.

Outre ces points biens définis, J. Robert rappelle (10.4.3.1.4.2) la grande diversité de sites en friche pollués « de la station industrielle à l’usine à gaz », néanmoins des exemples de réhabilitation réussie attestent de solution possible au traitement de cette pollution. Parallèlement à cette énumération, BRGM (10.4.3.1.4.3) donne les moyens d’anticiper ce problème et son traitement en recensant tous les sites industriels, potentiellement capables de pollution sur l’environnement, dans la base de données BASIAS.

En dehors des réflexions et études générales , Le Monde interactif relate (13.42.1.1.1) le cas inédit d’une pollution du sous-sol d’une école à Vincennes construite sur un ancien site d’une usine de Kodak. Or certains font le rapprochement entre la friche, la pollution et cinq cas de cancers pédiatriques. La pollution (possible mais pas prouvée dans cette affaire) pourrait entraîner ici des conséquences sur l’image de marque des industriels concernés.

 

5 les stratégies des acteurs

Je ne reviendrai pas sur les nombreuses évoquées à travers les points antérieurs mais certaines autres pistes transparaissent de la part des acteurs de la vie culturelle, des industriel et de la population.

 

5.1 les acteurs de la vie artistique

5.1.1 le développement durable

L’une des préoccupations majeures de ces dernières années en Europe, en tout cas réaffirmée, tient dans la volonté d’inscrire la reconversion des friches industrielles dans un « développement durable ».Cela est rappelé dans le cadre culturel : le projet « ville du futur », évoqué par Sandy Fitzgerald du City Arts Centre des docklands à Dublin (5.1.2.4.1), et réunissant Barcelone, Hanovre, Freibourg, Malmö et Dublin veut construire un modèle : l’absence de destruction, le développement durable et l’expression culturelle, artistique au centre du projet d’aménagement des friches industrielles.

 

5.1.2 Le souci d’ethnologie

A travers ce modèle se défend, encore une fois, des enjeux ethnologiques de « respect du système d’égalité du développement humain, [ ] des relations entre les habitants et leurs environnement, leurs habitudes.

 

5.1.3 Le travail en partenariat avec les collectivités

Dans cette optique Marko Hrende Slovénie stipule (5.1.2.4.1) la nécessité d’un appui politique des initiatives par le Conseil de l’Europe, un travail de partenariat entre acteurs avec les villes pour le programme Mosaïc concernant les pays d’Europe du sud-est.

 

5.2 Les industriels et la délocalisation

La stratégie quasiment toujours vérifiée de l’industriel ne s’attache qu’au profit dans un cadre global de concurrence mondiale et de course au profit. La conséquence de cette donne résulte dans des choix de délocalisations de l’activité industrielle. Pascal Mourier étudie ces délocalisations « compétitives » d’usines du point de vue du processus mais aussi à l’échelle de la firme, les conséquences en terme de rupture que la délocalisation engendre et les solutions possibles pour y remédier (11.5.1.2.1).

 

5.3 la population

Nous avons déjà évoqué, à travers les autres points, l’importance de la prise en compte de la population dans les opérations de réhabilitation des friches industrielles. Le souci des enquêtes ethnologiques est de comprendre le vécu et les représentations qui existent dans le lien habitant-paysage, afin d’en tirer des conclusions quant à la gestion de l’urbanisme. Or ces démarches valent également dans le cadre du paysage de friches industrielles.

Le site minier de la Grand’Combe et sa population ont, dans cette optique, fait l’objet d’une enquête ethnologique sur les significations culturelles du paysage, corrélativement à l’analyse des traitements des friches industrielles (12.15.2.1).

Plus globalement, une enquête ethnologique (11.11.1.1.1.1) ciblée aux élus locaux afin d’analyser leurs représentations du paysage dans la montagne thiernoise, et ce à travers une technique originale des clichés pris avec des appareils photo jetables, a fait ressortir parmi plusieurs thèmes clé : l’inquiétude face à l’avenir incertain voire la disparition de l’industrie coutelière et la progression de ces ruines.

Enfin, une enquête sur Bobigny, (11.15.2.1) choisie comme ville type de l’ancienne banlieue communiste et de l’habitat ouvrier, ce en quoi, elle représente dans un certain sens une friche du passé et du patrimoine industriel, montre l’évolution du ressenti de la population. Ce dernier inclut de moins en moins le vécu par rapport à ce marquage historique industriel, et ce, au fur et à mesure de l’évolution des habitants, de l’évolution des nouvelles générations et de la distanciation globale de la ville par rapport à ce passé. Désormais seule la moitié des plus de 60 ans se réclame encore de ce groupe, « mémoire vivante du passé ouvrier de Bobigny [ ] et du système de valeurs associé ».

Les chiffres entre parenthèses renvoient aux numéros du plan de classement de la bibliographie