Les palais de « la terre promise»

Les palais et les villas en tant que demeures des puissants ont une histoire qui remonte à l’Antiquité. Dans le cas de Lodz, les palais et les villas destinés aux plus riches, à la bourgeoisie de l’Industrie et de la Finance, sont les plus représentatifs de la deuxième moitié du XIX e siècle et du début du XX e siècle.

Le plus grand développement architectural des palais urbains eut lieu à l’époque du Baroque, celui des villas à la Renaissance en Italie. Ce qui explique, dans l’architecture résidentielle du XIX e siècle, la fréquence des formes architecturales néo-renaissance et la présence de nombreux éléments baroques. Si ces styles historiques sont dominants dans l’architecture des grands palais, les villas, par contre, étaient édifiées dans le style Art Nouveau ou dans un style particulier appelé « picturesque ».

C’est lors de la grande période de prospérité des années 1870 que furent édifiés la plupart des splendides palais et de riches villas d’industriels. Les premiers furent construits à la fin des années 1870, la majorité d’entre eux virent le jour à la fin du XIX e siècle et au début du XX e siècle. Certains furent construits à l’emplacement d’anciennes maisons, d’autres sur de nouvelles fondations. Sur la base d’un corps monumental, ces constructions se différentiaient des précédentes par des riches décors allégoriques. Lodz étant une ville multinationale, la richesse des décors et des symboles des façades de ces palais était souvent liées à l’origine nationale de son propriétaire.

Les industriels voulaient habiter à proximité de leurs usines. Leurs résidences constituaient ainsi, avec les bâtiments industriels de grands ensembles ressemblant aux résidences agricoles romaines. Dans le but d’attacher les ouvriers à l’usine, les industriels firent construire également à proximité des maisons d’ouvriers, souvent à plusieurs étages, des économats, des hôpitaux, des écoles… Tous ces bâtiments formaient des ensembles usines - citées ouvrières caractéristiques de la ville de Lodz.

On peut trouver trois types de résidences d’industriels :

- des palais situés à proximité de l’usine (cas du palais Poznanski),

- des palais situés d’abord à côté de l’usine puis construits plus loin, appelés palais sur la rue, destinés souvent à des fonctions administratives et commerciales à côté des fonctions résidentielles.

- des villas isolées dans un jardin (cas de la résidence « Ksiezy Mlyn » ou « le moulin du curé  »)

La recherche de détails dans l’architecture, de même que dans la décoration intérieure et extérieure, caractérise les constructions des palais de Lodz. Les représentations allégoriques et les symboles sur les thèmes liés à l’industrie textile (fuseau, dévidoir, roue dentée, marteau…) et au commerce sont nombreux. Ils étaient les éléments d’un programme idéologique qui s’insérait dans la composition d’un ensemble spacieux fabrique – résidence.

Ces liens mystiques entre l’industriel et son usine s’exprimaient ici franchement dans la conception architecturale de la ville et constituent les caractéristiques les plus importantes des résidences d’industriels de Lodz.

 

Le palais Poznanski

Ce magnifique palais placé au carrefour des rues Piotkowska et Ogrodowa est représentatif des luxueuses résidences que se sont fait construire les grands patrons du textile lodzéens. IL a été édifié par Izraël Poznanski le propriétaire de la plus grosse fabrique de coton de Lodz, en 1890-98.

Izraël Poznanski (source)

Le Palais Poznanski et son usine au début du XXe siècle (source)

Impressionnante par son imposante façade néo-baroque, avec des éléments d’Art Nouveau, la résidence est contiguë aux bâtiments de l’usine . Ce qui offre un fort contraste entre les murs austères en briques rouges de la fabrique et la riche façade en pierre du palais

Palais Poznanski : le palais et l’usine (source)

 

Les façades du palais Poznanski (source)

Le contraste architectural palais -usine

Après le dernier conflit mondial, le palais devient un bâtiment administratif. Puis, est fondé dans ses murs, en 1975, le Musée Historique de la Ville de Lodz.

Ce musée permet de découvrir les riches intérieurs d’une grande famille bourgeoise de la fin du XIXe siècle. Il offre aussi des espaces à des expositions de différentes formes d’œuvres d’art. La salle de concert personnelle de la famille Poznanski permet le déroulement de concerts ou de conférence.

Il faut noter la présence d’une galerie consacrée au virtuose Arthur Rubinstein (1887-1982), un des enfants prodigue de Lodz.

Une chambre

Le petit salon

La salle de concert

La Galerie Rubinstein

 

Retour

Page d'accueil