DD - DORE DORE

 

Des commerces et des logements gérés par DD

 

 

 

Entre 1908 et 1958, Fontaine passe de 157 à 182 habitants et le hameau des Grès de 228 à 722 habitants. Cette croissance démographique est liée aux facilités accordées par l’entreprise pour l’installation de commerçants indépendants et de services et à l’aide qu’elle apporte au logement de ses employés. Elle marque ainsi fortement et durablement l’urbanisme de la localité.

 

Commerces

 

Lors de la conférence qu’il donne à Troyes en 1931, André Doré précise que, depuis 1928, le hameau des Grès possède un Familia (épicerie, mercerie, légumes, laitage), édifié par Fernand Scalliet, architecte,19 rue de l’Échiquier à Paris. Il remplace le Familia ouvert en 1921 à proximité, à l’angle de la route nationale et du futur boulevard Doré. Les bénéfices du commerce sont répartis entre le gérant pour les deux tiers et le foyer des jeunes gens mis en place par l’entreprise Doré pour le tiers restant.
Pour le charbon et le bois, aucun marchand n’existant dans la commune, les achats du personnel se font par groupages.

 


Le premier emplacement du Familia
(Cl. J.-L. Humbert, octobre 2010)

 

 

La façade du Familia (F. Scalliet, architecte, 1928)
(Cl.   J.-L. Humbert, juin 2009)

 

 

Entrée du Familia surmontée de la raison sociale
(Cl.   J.-L. Humbert, juin 2009)

 

Garde-corps siglé DD
(Cl.   J.-L. Humbert, juin 2009)

 

L’habitation, le magasin, l’officine et le matériel du charcutier sont loués à des conditions très basses à une personne qui travaille pour son compte. La charcuterie est de nos jours occupée par un bouquiniste.

 

 

La charcuterie financée par Doré-Doré
(Cl. J.-L. Humbert, octobre 2010)

 

 

Le village étant dépourvu de boucher, l’entreprise construit une boucherie à laquelle sont annexés une écurie et une étable pour le bétail, un abattoir moderne et une triperie. Le magasin de vente sur rue comprend un étal à débiter la viande, une chambre froide et le logement du boucher. L’ensemble est pourvu de l’eau sous pression et de l’électricité. L’immeuble et le matériel sont loués au boucher qui est à son compte, avec, toutefois, l’obligation pour lui de fournir la viande avec réduction de 10 % sur les prix de Troyes, en échange du fonds fourni gratuitement et du prix du loyer très bas. Le fond de commerce est encore visible en 2010 sur la route nationale.

 

 

La boucherie financée par Doré-Doré
(Cl. J.-L. Humbert, octobre 2010)

 

 

La boulangerie, établie boulevard Doré à proximité des garages et des ateliers de menuiserie DD, est organisée comme  la boucherie.

 

 

La boulangerie financée par Doré-Doré
(Cl. J.-L. Humbert, mars 2010)

 

 

Par  suite de l’installation de l’électricité dans la commune et du développement de la TSF, les besoins du  personnel de l’usine dans ce domaine se font sentir rapidement. Doré-Doré  installe un magasin dans lequel  l’électricien  travaille à son compte (1929).
Lors de sa causerie, André Doré ajoute : « Récemment, nous avons installé un coiffeur (dans l’ancien Familia). Nous envisageons la création d’une buanderie publique fonctionnant entièrement mécaniquement ». Par ses aides à l’installation de commerces et de services, l’entreprise permet aux habitants de Fontaine-les-Grès de disposer des mêmes  facilités qu’à la ville et conséquemment d’accepter de vivre au village. En 1929, elle est la première à créer un magasin d’usine destiné à son personnel : le relais-bonneterie où sont dés lors vendus les articles jusque-là proposés par le Familia (5). La même année, une pompe à essence est installée en face du relais-bonneterie.

 

 

Le relais-bonneterie (1929)
(Cl. J.-L. Humbert, octobre 2010)

 

 

Logements

 

Avant 1914, DD achète des maisons anciennes et construit quelques maisons à destination de son personnel travaillant aux Grès, le  parc immobilier  y étant insuffisant. Les constructions s’intensifient après la Grande Guerre sous l’impulsion d’André Doré. Par leur salubrité et leur confort, ces logements respectent les principes mis en avant par le mouvement des habitations à bon marché (HBM). Par les espaces verts qui les entourent, ils s’inscrivent dans celui des  cités-jardins.
Les maisons édifiées sont l’œuvre de plusieurs entreprises : maisons Novello de 1919-1920 ; maisons type A de 1919-1920, maisons type A amélioré de 1928, maisons type Georges de 1923, 1937 et 1938 (entreprise Tabacchi) ; maisons type 1929, 1930, 1936 et 1937 ; maisons type Simon de 1910, 1922, 1925 et 1928…

 

 

Maison Novello, boulevard Doré (1919-1920)
(Cl. J.-L. Humbert, mars 2010)

 

 

 

Maison Novello, boulevard Doré (1919-1920)
(Cl. J.-L. Humbert, mars 2010)

 

 

 

Maisons Novello, rue de la Gare (1919-1920)
(Cl. J.-L. Humbert, juin 2009)

 

 

Maison double pour chefs de service, boulevard Doré (1922-1923)
(Cl. J.-L. Humbert, juin 2009)

 

 

 

Maison à 6 logements, dite des Polonais, boulevard Doré (1923)
(Cl. J.-L. Humbert, octobre 2010)

 

 

 

Maison du groupe du Postillon, avenue Maréchal Foch (1928-1929)
(Cl. J.-L. Humbert, juin 2009)

 

 

Maison du groupe du Postillon, avenue Maréchal Foch (1928-1929)
(Cl. J.-L. Humbert, mars 2010)

 

 

Maison type 1929, angle de la rue du Parc et du boulevard Doré
(Cl. J.-L. Humbert, mars 2010)

 

 

Maisons jumelées types 1930 et 1929, rue du Parc
(Cl. J.-L. Humbert, juin 2009)

 

 

Maison type 1936, rue du Parc
(Cl. J.-L. Humbert, juin 2009)

 

Maison type Georges, rue du Stade (1937)
Cl. J.-L. Humbert, juin 2009)

 

Les maisons collectives édifiées par l’architecte Fernand Scalliet au cours des années 1920 demeurent reconnaissables par leur ample toiture et leur couleur ocre lorsqu’il adopte le style régionaliste alors en vogue, ou par leurs frises décoratives géométriques lorsqu’il s’inspire des Arts déco.

 

 

Arrière de la maison à 10 logements, avenue Maréchal Foch (1922)
(Cl. J.-L. Humbert, juin 2009)

 

Réhabilitation de la maison à 10 logements (2010)
(Cl. J.-L. Humbert, juin 1010)

 

Maison à 4 logements, groupe du Postillon, avenue Maréchal Foch (1929)
(Cl. J.-L. Humbert, juin 2009)

 

L’entente est telle entre Fernand Scalliet et André Doré que ce dernier lui confie le dessin des plans de la maison qu’il fait construire aux Grès en 1925.

 

 

Habitation d’André Doré (F. Scalliet, architecte, 1925)
(Cl.  J.-L. Humbert, juin 2009)

 

Habitation d’André Doré
(Cl. J.-L. Humbert, mars 2010)

 

Habitation d’André Doré
(Cl. J.-L. Humbert, mars 2010)

 

Doubles le plus souvent, les maisons destinées au personnel sont disposées de façon à donner  à chaque logement une indépendance complète. Le type de logement proposé dépend du nombre d’enfants : deux pièces pour un ménage sans enfant, trois pièces pour un ménage avec un enfant, cinq pièces si le ménage a deux ou trois enfants et six pièces pour les familles nombreuses de six enfants et plus. L’entreprise a aussi, semble-t-il, voulu mettre un logement à la disposition des veuves de guerre, aux revenus amoindris par la disparition de leur époux.
Chaque logement comporte une cave, un grenier, une cabine de water-closets/sanitaire, et toutes les dépendances nécessaires : buanderie avec bac à laver, remise, poulailler-clapier, etc. Il dispose de l’électricité, du gaz - à partir de 1933 - et de l’eau courante, fournie par un château d’eau implanté à l’intérieur de l’usine. Il possède une cour, une courette de basse-cour et un jardin attenant de deux ares environ. Certains types de logements comportent le chauffage central. Le prix des loyers oscille  de 300 à  1 200 francs par an, sur une base  de 200 francs par pièce.
Au final, l’entreprise  finance la construction de 226 maisons et logements loués aux employés et aux cadres pour des loyers 60 % moins chers qu’ailleurs. Après la Seconde Guerre mondiale, la notice de bienvenue remise aux salariés précise : « Prenez soin de votre logement. Parez-le et aimez-le. N’oubliez pas, madame, qu’un intérieur gai, une fleur dans un vase, un sourire sur vos lèvres : c’est le bonheur de votre mari et de vos enfants ». L’entreprise poursuit son effort de construction : maisons types 1950 rue du Stade et boulevard Doré (1950), immeuble SISPA, boulevard Doré (1952), HLM à partir de 1955… Au cours des années 1960, Guy Marlier devient l’architecte attitré de Doré-Doré.

 

 

Immeuble SISPA, boulevard Doré (1952)
(Cl. J.-L. Humbert, mars 2010)

 

 

L’entreprise se préoccupe aussi des ouvriers des ateliers familiaux dispersés. En général, ceux-ci sont propriétaires de leur terrain. L’entreprise leur prête l’argent nécessaire à la construction de leur atelier et de leur habitation. À la fin des années 1920, les sommes ainsi avancées se chiffrent chaque année par plusieurs centaines de mille francs, remboursées dans un délai moyen de 10 ans. L’entreprise guide les accédants à la propriété dans l’établissement des plans de leur maison. Elle les laisse libres de choisir leur entrepreneur, mais en contrôle les conditions avant l’acceptation et  surveille également l’exécution des travaux.

 

Jardins ouvriers

 

André Doré apporte beaucoup d’attention aux jardins ouvriers, lieux censés moraliser les travailleurs et favoriser leur hygiène.
Chaque ouvrier ou employé de l’entreprise a, autour de sa maison, un jardin potager où il peut s’occuper sainement et nourrir sa famille. En plus de ce jardin, l’entreprise donne gratuitement à tous ceux qui le désirent, un, deux et même trois jardins supplémentaires suivant l’importance de la famille. L’usine possède au chemin de Blives le “groupe des jardins supplémentaires DD” se composant de 172 parcelles de 250 m2 chacune. Elles sont confiées à  la Société des jardins du personnel, créée en 1929 sous le nom de “Société des Jardins DD”. Cette société s’occupe des achats de fumier, de plants, de graines, etc. En 1931,  elle  fournit ainsi, dans des conditions particulièrement intéressantes, 1 450 kilos d’engrais, 6 000 francs de graines diverses, 1 500 francs de plants de pommes de terre et 180 m3 de fumier.

 

 

État actuel des jardins ouvriers du chemin de Blives (ou de la Maisonnette)
(Cl.   J.-L.  Humbert, juin 2009)

 

 

La société Doré-Doré prélève sur ses cultures particulières et accorde gratuitement à la société tous les plants de légumes et de fleurs dont les sociétaires ont besoin. Elle les cède en se basant sur le prix du marché de Troyes, réduit de 50 %. La vente de ces plants constitue donc une ressource pour la société des jardins qui, employée par la suite avec le produit de la petite cotisation de deux francs par an demandée à chacun, servent à diminuer le prix de vente du fumier  et à offrir annuellement un cadeau de rosiers à chaque sociétaire.
La maison Doré assure gratuitement, avec ses voitures, la livraison à domicile du fumier et des engrais. Chaque année, elle organise plusieurs conférences au cours desquelles un professeur d’agriculture donne des conseils pratiques sur le jardinage et l’emploi des engrais. La société organise des excursions de découverte de jardins d’agrément (Versailles) ou utilitaires (Foyer rémois). À partir de 1927, elle met sur pied  des concours annuels de jardins (fleurs, légumes). Des récompenses en espèces - de 1 000 et 1 200 francs - et en nature sont données comme prix. Affiliée à la Fédération des Jardins ouvriers de l’Aube, dès la naissance de celle-ci en 1930 (6), la “Société des Jardins DD” participe aussi à des compétitions régionales et nationales florales et légumières qui développent un peu plus l’attachement à l’usine. En 1930 encore, une fête est instituée le jour de la Saint Fiacre, patron des jardiniers.
En 1936, les célibataires volontaires de la pension Sainte-Marthe se regroupent sous le nom de jardinières fleuristes et mettent en valeur le terrain sis à l’arrière de l’institution. C’est un progrès pour les femmes, même si on les fait en même temps fleuristes, le jardinage étant traditionnellement l’affaire des hommes.



La Popote

 

Fondée en 1919 dans une maison existante, la Popote est reconstruite en 1927 par l’architecte Fernand Scalliet. Elle offre aux  jeunes gens célibataires travaillant pour Doré-Doré tous les services d’une pension de famille. En leur épargnant les soucis du quotidien, elle leur permet d’être plus disponibles pour l’entreprise.

 

 

La Popote (F. Scalliet, architecte, 1927)  devenue restaurant
(Cl.  J.-L.  Humbert, juin 2009)

 

En 1931, elle comporte au rez-de-chaussée, une vaste cuisine avec un grand fourneau servant à la cuisson des aliments et à l’alimentation en eau chaude des diverses laveries. La cuisine est disposée pour servir également  de poste de surveillance au gérant. Ce local entouré de baies vitrées de tous côtés, permet au gérant ou à la cuisinière, tout en préparant les repas, de surveiller, sans se déplacer, les entrées et les sorties, et la bonne tenue dans les réfectoires. Cette disposition offre également aux pensionnaires l’avantage de pouvoir se rendre compte que les aliments sont préparés avec les soins les plus minutieux. À côté de la cuisine se trouve une salle de plonge dotée de l’eau chaude et de l’eau froide, et de divers appareils destinés à simplifier la main d’oeuvre, telle une machine universelle pouvant rendre de multiples services (éplucher les légumes, moudre le café, hacher la viande, nettoyer les couteaux, etc.).

 

 

Enseigne de la Popote
(Cl. J.-L. Humbert, octobre 2010)

 

Revêtement de sol siglé DD dans l’entrée de la Popote
(Cl. J.-L. Humbert, octobre 2010)

 

Deux vastes salles à manger, contiguës, rassemblent les pensionnaires à l’heure des repas ; la première est réservée aux pensionnaires proprement dits ; la seconde aux employés et ouvriers de l’extérieur ne prenant que leur déjeuner. Deux menus sont proposés. L’un, courant, comporte toujours un hors d’oeuvre ou un potage, un plat de légumes, un plat de viande, un dessert, du vin, du pain à discrétion  et un café après déjeuner ; l’autre est un menu de régime. Le prix de la pension comprenant le petit déjeuner et les deux repas est de 9,25 francs par jour. Les repas pris au dehors sont déduits. Une petite salle à manger particulière est réservée aux pensionnaires qui peuvent en disposer moyennant le prix modique de 2,50 francs par jour, pour recevoir dans l’intimité leurs parents ou amis.
Toujours au rez-de-chaussée, à droite du vestibule, en entrant, se trouve la salle de billard et de bibliothèque avec bow-window donnant sur la rue : c’est le  Cercle du personnel, fondé en 1928.
Au premier étage se trouvent  le logement des gérants et les chambres des pensionnaires, coquettement meublées, avec toilette, eau courante et électricité. Le prix des chambres varie suivant leurs dimensions, de 60 à 80 francs par mois (fournitures, blanchissage du linge et ménage de la chambre compris dans ce prix).
On trouve également au premier  étage, la lingerie, sept salles de bains et deux  salles de douches.
Les salles de bains et douches sont à la disposition de tout le personnel, sans distinction, tous les samedis après-midi, et les prix sont fixés à  deux  francs pour les bains chauds ordinaires ; un  franc pour les douches ; 50  centimes  pour la  location d’une grande serviette ; 30 centimes pour  la location d’une petite serviette ou pour l’achat de savon.
Une chambre à deux lits est agencée pour les parents ou amis qui rendent visite aux pensionnaires. Une chambre noire est aménagée pour les amateurs de photographie.
Au second étage se trouvent des chambres plus modestes, toutes munies de l’éclairage électrique, avec poste d’eau dans le couloir. Le prix de ces chambres est, suivant leurs dimensions, de 40 à 50 francs par mois.
Au-dessous du bâtiment se situent le sous-sol, la soute à charbon et la chaudière servant au chauffage de l’immeuble. On y trouve également une salle de jeux, ping-pong, etc.
Du côté jardin, attenant au bâtiment, une buanderie  sert à jours fixes, à tour de rôle, soit aux garçons de la Popote, soit aux jeunes filles de Sainte-Marthe. Elle comprend une chaudière Fiels de 393 litres, de 5 m2 de chauffe, pour production de la vapeur et de l’eau chaude, une grande lessiveuse, un bac à barboter, une essoreuse, un séchoir mécanique chauffé par radiateurs et une repasseuse mécanique.
Dans le jardin,  un jeu de boules et  un portique avec agrès servent à divertir les jeunes gens, qui peuvent aussi s’employer à la basse-cour ou dans le jardin potager.

 

La pension Sainte-Marthe

 

La pension, fondée en 1919, est agrandie en 1926 par Fernand Scalliet. Elle est destinée aux jeunes filles vivant loin de leur famille et travaillant à l’usine. André Doré s’inscrit ici dans la tradition de l’ouvroir, qui veut développer chez elles la moralité et l’instruction professionnelle,  en les mettant à l’abri des séductions de la liberté. La pension est dotée d’une chapelle en 1922, agrandie en 1930 avec l’aide généreuse de la maison Doré qui assume les deux tiers de la dépense.

 

 

La pension Sainte-Marthe devenue maison de retraite
(Cl.  J.-L.  Humbert, juin 2009)

 

La chapelle de la pension Sainte-Marthe
(Cl. J.-L. Humbert, mars 2010)

 

La pension Sainte-Marthe est le pendant de la Popote, et, comme cette dernière, est organisée avec tout le confort désirable. En 1931, le prix de la pension  est fixé à 8 francs par jour pour les trois repas. Comme à la Popote, on peut demander la cuisine de régime. Tous les repas pris en dehors sont déduits.
Le bâtiment présente à droite de l’entrée  une salle d’attente, un dispensaire avec cabinet de consultation du docteur, et un cabinet dentaire disposant d’un équipement  moderne. À gauche se trouvent l’office, la cuisine, le réfectoire, l’ouvroir et la salle de récréation.
Au premier  étage logent les plus jeunes pensionnaires. Chaque chambrette comprend un lit, une table, une chaise, un placard et une toilette avec eau courante. Water-closets et laverie sont disponibles à l’étage. Le prix de la chambre, y compris le chauffage et l’éclairage, est de 15 francs par mois. Une infirmerie indépendante est également aménagée dans une partie du premier étage, avec trois chambres et salles de bains, permettant en cas de besoin d’isoler les malades contagieuses.
Au second étage logent les jeunes filles majeures pour la plupart. Les chambres sont plus vastes que celles du premier étage et sont toutes tapissées et meublées coquettement dans le genre de celles de la Popote. Les pensionnaires de cet étage peuvent se réunir dans une pièce dite studio ou salon de lecture, et passer ainsi leurs instants de loisirs dans une agréable intimité. Une laverie et une salle de repassage avec appareil spécial leur permettent de faire leurs petits savonnages à l’étage même. Le prix des chambres y compris le chauffage et éclairage, est de 50 francs par mois. Le tarif des chambres est inférieur à  celui de la Popote, ces jeunes filles faisant elles-mêmes le ménage de leur chambre.
Une cour de récréation avec portique et agrès entoure le bâtiment. Au début des années 1930, des aménagements complémentaires, parc, terrain de jeux, tennis, etc., sont en cours d’exécution.

 

 

 

 

(5) « C’est en 1936 à Troyes et dans ses environs qu’est apparue la première formule de distribution à l’intérieur de l’usine (usine Doré-Doré située à Fontaine-les-Grès). Certains responsables locaux de fabrication se sont aperçus que leurs employés étaient prêts à acheter à coûts moindres des articles défectueux, non commercialisables sur le marché traditionnel donc voués à la destruction » (D. Moret,  « Des magasins d’usine aux centre de marques », Études foncières, n° 138, mars-avril 2009). En réalité, le relais-bonneterie DD naît en 1929.
(6) La Fédération réunit 7 groupements et 580 jardins : ceux de  Troyes, de la Caisse d’épargne de Troyes, de la Teinturerie Clément Marot, des Établissements Doué et Lamotte, de la Teinturerie de Saint-Julien, des Établissements Doré-Doré aux Grés et ceux de Nogent-sur-Seine. En 1931, André Doré devient vice-président de la Fédération et le conseil d’administration de cette dernière visite les « Jardins DD » (Association des Jardins ouvriers de la Ville de Troyes, Troyes, Paton, 1931 et 1932).

 

 

 

@SCEREN - CRDP de Champagne-Ardenne, 2011